Aujourd’hui, « ce sont les soutiens qui nous imposent le tri », estime Christophe Mallevays – directeur collectivités de Paprec, il représente Federec aux groupes de travail sur les REP. Et de citer les quelque 14 euros/t de soutien pour le 1.02 (gros de magasin), 40 euros pour le 1.11 (journaux-revues-magazines), contre environ 200 euros sur la tonne de carton 5.02, alors que « la valeur de la matière est à peu près équivalente ». À ses yeux, ce serait plutôt au marché local, voire national, et non aux soutiens, de dicter les choix du tri, en tenant compte des coûts de transports. « Nous aimerions qu'on nous laisse, en accord avec la collectivité, la possibilité de négocier selon la capacité du centre de tri et des exutoires locaux, ajoute-t-il. De plus, cela pourrait faire baisser les coûts du tri. » Amorce s’interroge sur le sujet : « Si une collectivité effectue un tri de qualité, mais que le flux est recyclé en une sorte inférieure, cela n’a pas beaucoup de cohérence », jauge Nicolas Roussat, responsable déchets de l’association. Pour d’autres, les soutiens indifférenciés risqueraient d’induire un renversement des rôles. Exemple avec Jean-François Serre, directeur achats et logistique à Norske Skog Golbey : « Je ne connais pas de tonne de 1.11 en déshérence. Il est faux de dire qu’il y a une surcapacité pour ces sortes très demandées dans les pays voisins (Allemagne notamment). Nous en consommons 500 000 tonnes par an, pour un total d’1,1 million de tonnes sur le marché français ». Selon Jean-François Serre, un soutien indifférencié pourrait déséquilibrer l’approvisionnement du papetier : « On peut penser que c’est une tentative de repousser les coûts sur l’aval de la chaîne. » Dans le cas de soutiens indifférenciés, il resterait à savoir qui supporterait le tri et son coût.