Les ordures ménagères résiduelles (OMR) des Franciliens contiennent encore deux millions de tonnes de recyclables, selon une étude de l’Ordif, sur un total de 3,5 millions de tonnes d’OMR en 2014. Grosso modo, ces recyclables se répartissent à parts égales entre le compostable d’une part et les papiers-cartons et emballages d’autre part. Pour parvenir à ce résultat, l’observatoire francilien a analysé des caractérisations menées par les collectivités d’Île-de-France entre 2010 et 2015. « Il y a un gisement colossal de progrès à exploiter pour atteindre les objectifs de la loi et pour l’économie circulaire, créatrice d’emplois », souligne Jean-Philippe Dugoin-Clément, président de l’Ordif. Il fait notamment référence à loi du Grenelle de l’environnement I de 2009 qui fixe un cap de 45 % de recyclage matière et organique des déchets ménagers et assimilés (pour 2015).À 28 %, l’Île-de-France en est loin. Les quantités de plastique ménager recyclé pourraient y être multipliées par quatre, celles des papiers-cartons par trois, et le verre pourrait doubler. L’étude de caractérisation, commencée fin 2015, a fait l’objet de premières analyses en mars dernier. « Comme chaque territoire utilise sa propre terminologie, il a d’abord fallu définir une nomenclature commune, explique Jean-Benoît Bel, chef de projets à l’Ordif. Nous nous sommes ensuite basés sur une dizaine de jeux de données exploitables, à partir desquels nous avons extrapolé pour obtenir des moyennes régionales. » Il en ressort aussi que les plastiques et les cartons sont surreprésentés dans la région par rapport aux tendances nationales du Modecom 2007 – avec toutefois un écart temporel entre les deux études à prendre en compte. En outre, les papiers graphiques paraissent en plus forte proportion, quand les putrescibles sont moins présents qu’ailleurs. Ceci s’insère dans un contexte de stagnation de la collecte sélective, à près de 660 000 tonnes de papiers et emballages (verre compris).Chrystelle Carroy