L’un des ECV concerne le verre acrylique (PMMA) avec la convention Reverplast. Ce projet associe Indra, Arkema, Paprec, Plastinov et la plate-forme technologique Canoe. Reveplast vise la création d’une filière de récupération du PMMA (polyméthacrylate de méthyle), ou verre acrylique, en vue d’en incorporer la matière recyclée dans des composites thermoplastiques eux-mêmes recyclables. Ce gisement est destiné à se substituer à des résines thermodures, non recyclables, pour les secteurs de l’éolien, du nautisme ou de l’automobile. Le PMMA, qui compose en général les feux arrières des voitures, peut être régénéré en son monomère d’origine (via un procédé de recyclage thermochimique), mais cette qualité n’avait visiblement pas été exploitée jusqu’alors. Cela justifie l’implication dans ce projet du spécialiste des VHU, Indra, détenu par Renault et Sita. Arkema y participe en tant que producteur de PMMA et Plastinov, en qualité de fabricant de nacelles et de pales d’éoliennes. Canoe apporte son expertise sur les matériaux composites. Quant à Paprec, il collecte déjà, aujourd’hui, quelques gisements de PMMA. Le BTP représente deux de cinq ECV. Le premier associe le Syndicat des industries du plâtre (SNIP), avec Knauf, Placoplatre et Siniat. Ils entendent passer à 250 000 tonnes de plâtre recyclé en 2020, contre 66 000 tonnes en 2014. Cela implique d’élargir les circuits de récupération aux chantiers de déconstruction du bâtiment. Une cartographie du réseau de collecteurs est en projet. Le second allie les fédérations professionnelles Unicem (carrières et matériaux de construction), UNPG (granulats) et SNBPE (béton prêt à l’emploi), pour renforcer le recyclage des déchets inertes du BTP, dont le gisement avoisine les 223 millions de tonnes par an, et les intégrer dans des produits finis à travers le projet Recybéton. Quelque 3 000 carrières sont autant de sites de tri potentiels.Le projet européen « Carrefour des ressources de la mer du Nord » – qui comprend, pour la France, Suez et Veolia –, doit participer à l’essor du marché des matières recyclées. Il commence à travailler sur les mâchefers, le PVC, le compost, et la struvite (famille des phosphates).Enfin, l'association Orée et la SNCF lancent le projet Frivep pour valoriser au mieux les vêtements professionnels. avec la garantie d'une traçabilité, d'une sécurisation et de la maîtrise des débouchés pour ces textiles recyclés. Cette démarche associe plusieurs partenaires comme La Poste, Ville de Paris, ainsi que des industriels de la filière textile (Moncorgé, Filatures du Parc, bilum, Sympatex). l'objectif est d'étudier l'opportunité et la faisabilité technique et financière de la mise en oeuvre d'une filière nationale de réemploi et de recyclage tout en créant des emplois. Quant à l’État, ses engagements lui réservent surtout un rôle de facilitateur. Ils peuvent, cependant, contribuer à la modernisation du droit de l’environnement ou à mieux sensibiliser les acheteurs publics aux enjeux du recyclage.Chrystelle Carroy