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La collecte des biodéchets s'organise

PUBLIÉ LE 1er SEPTEMBRE 2016
LA RÉDACTION
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Depuis 2012, la collecte des biodéchets monte en puissance, soutenue par la réglementation. Après avoir commencé par les gros producteurs, de plus de 120 tonnes par an en 2012, les seuils vont atteindre 10 tonnes par an au 1er janvier 2016. Soit l'équivalent de 240 repas par jour, et ce 300 jours par an et à raison de 140 grammes de déchets par repas. Cette obligation, imposée par la loi Grenelle 2010-788, est désormais prolongée par la loi sur la transition énergétique et la croissance verte, qui l'étend à tous les producteurs (professionnels et ménages) en 2025.« Sur un total de 4,7 millions de tonnes de biodéchets issus des gros producteurs, 20 % sont fournis par la catégorie des plus de 10 t/an. Soit 4,7 millions de tonnes de biodéchets chaque année », rappelait Philippe Thauvin, à la direction Economie circulaire et déchets de l'Ademe, lors d'un colloque organisé en juin 2016 à Paris. Une mine, sachant qu'une tonne de biodéchets génère 100 m³ de méthane ou 250 kg de compost.Avec ce seuil à 10 tonnes par an, établissements hospitaliers, maisons de retraite, cantines scolaires, etc. sont désormais concernés. « Ce seuil oblige les collectivités à mettre en place des outils. Mais le service public des déchets est d'abord destiné aux ménages, et peut être étendu aux professionnels en l'absence d'offre privée », rappelle Thomas Colin, animateur du réseau Compost Plus, qui rassemble les collectivités pionnières dans la collecte des biodéchets.De par leur caractère biologique, ces déchets doivent obéir à la réglementation sanitaire sur les sous-produits animaux de catégorie 3. Ainsi, le stockage ne peut excéder 48 heures – sauf à disposer d'une chambre froide. Et pour la traçabilité, les biodéchets doivent être accompagnés d'un DAC (document d'accompagnement commercial), l'équivalent d'un bordereau de suivi. Les camions et les transporteurs ont une obligation d'enregistrement, et les lieux de traitement doivent avoir un agrément sanitaire. « La gestion des biodéchets est similaire à celle des déchets dangereux », observe Anne-Marie Marx-Seurin, responsable marketing Entreprise en charge des biodéchets chez Suez.Dans les cuisines, c'est la démarche de sécurité sanitaire HACCP qui doit être mise en œuvre. « Le propre ne doit jamais croiser le sale, les contenants doivent être propres et désinfectés », résume Anne-Marie Marx-Seurin.Côté équipements de collecte, une large gamme est disponible. L'étape de pré-collecte, en cuisine ou après le repas, nécessite des sacs, de bio-seaux, ou des housses de bacs compostables. « Les housses sont plus économiques qu'une multitude de petits sacs », ajoute Thomas Colin. Attention toutefois au volume : un maximum de 240 litres, soit environ 200 kg, semble le maximum généralement admis afin de limiter la pénibilité pour l'opérateur. « L'utilisation de sécheur ne change pas le statut de déchet : les biodéchets séchés par ce procédé ne sont pas épandables, et ne sont pas des combustibles », précise Philippe Thauvin. Les bennes classiques conviennent pour le transport, à la condition qu'elles soient suffisamment étanches.Les grands prestataires disposent tous d'une offre aboutie. Chez Veolia et Suez, elle est basée sur une rotation de caisses-palettes ou d'enlèvement du contenu dans des sacs. Les biodéchets sont ensuite destinés à un site de déconditionnement et de méthanisation. Coved a présenté en mai 2016 sa formule Bio Collect'. « C'est une offre modulaire, adaptée aux spécificités de chaque collectivité », explique Valérie Banyuls, directrice du développement chez Coved, qui gère une dizaine de marchés en France.Reste à savoir si tous les producteurs de biodéchets ont mis en place les mesures nécessaires pour répondre à leurs obligations. Selon Amorce, 110 collectivités ont mis en place une collecte séparée des biodéchets à destination de leurs habitants. Ainsi, 5 millions d'habitants auraient accès à ce service, mais l'étude ne mentionne pas la part de producteurs de plus de 10 t/an qui y ont accès. « En général, une collectivité met en place la collecte des habitants et des gros producteurs simultanément », témoigne Valérie Banuyls. Pour y voir plus clair, l'Ademe a lancé en juillet 2016 une vaste étude, auprès de 150 collectivités, dont les résultats devraient être connus mi-2017. « La mise en conformité est progressive », juge Sébastien Flichy, directeur innovation, valorisation et marketing de l'activité Recyclage et valorisation des déchets de Veolia en France, qui compte environ 400 contrats avec des gros producteurs liés à des collectivités. « Le marché va démarrer doucement, au fur et à mesure du renouvellement des contrats. Dès 2017, avec une montée en puissance à partir de 2018 », confirme Valérie Banyuls.Ce qui est certain, c'est qu'il existe des freins : outre les coûts de collecte, le financement du service n'est pas incitatif – sauf à avoir mis en place une redevance spéciale avec un coût différent entre ordures ménagères résiduelles et biodéchets. « Le coût global de gestion des biodéchets est pour l'instant supérieur à celui des OMR : cela nécessite un savoir-faire, des investissements logistiques, des agréments sanitaires, un processus d'hygiénisation », note Anne-Marie Marx-Seurin. « Prendre en charge les biodéchets en collecte séparée permet de réduire les coûts liés à la TGAP sur les OMR. Et il y a un réel effet de levier sur le tri des autres flux de déchets », temporise Valérie Banyuls.« La montée en puissance de la collecte n'est pas aussi rapide qu'escompté. Il existe encore des « trous » dans le maillage des outils de traitement. Il faudrait plus d'unités de déconditionnement, mais il faut aussi les tonnages pour investir », constate Sébastien Flichy. Amorce recense 35 unité de tri-compostage, et trois autres en projet, ainsi que 11 unités de méthanisation. « Les biodéchets sont gérés dans un boucle courte : il ne supportent pas bien les longs transports, et le retour au sol, à proximité, est favorisé », explique Nathalie Héery, responsable marketing collectivités des activités de recyclage et de valorisation chez Suez en France.Albane Canto
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