Une polémique médiatique a enflammé la filière des CSR durant l’été 2016. Au Maroc, qui s’apprête à accueillir la COP22, conférence internationale sur le climat, l’importation de CSR en provenance d’Italie a suscité l’incompréhension et l’indignation d’une partie de la population. La ministre de l’Environnement, Hakima El Haite, s’en est expliquée à la presse, plaidant pour le recours à ces combustibles en substituts aux énergies fossiles, et ajoutant que la composition de ces CSR faisait l’objet d’analyses en laboratoire.Dans les faits, l’importation de divers flux a été stoppée net, y compris de pneumatiques usagés. « Je n’ai à aucun moment reçu un écrit officiel apportant la preuve administrative d’une telle décision », nous précise Hervé Domas, directeur général d’Aliapur. Ses clients, cimentiers marocains des groupes Cimat, LafargeHolcim et Italcimenti, n’en ont pas moins suspendu l’importation de broyats de pneus, soit l’équivalent de 70 000 tonnes par an. « Depuis début juillet, nous n’avons pas livré de broyat aux ports français à destination marocaine, poursuit le responsable d’Aliapur. Mais, les exportations sont susceptibles de reprendre courant septembre. »L’éco-organisme fait le gros dos. « Nos collecteurs sont autorisés à stocker plusieurs milliers de tonnes dans leurs installations classées, indique Hervé Domas. Dès que les choses reviendront à la normale, nous établirons un plan d’action avec nos clients, selon qu’ils souhaitent rattraper le retard des tonnes non livrées ou neutraliser dans nos contrats deux mois sans livraison. » Pour Aliapur, une autre option est de fournir, à d’autres repreneurs et à titre ponctuel, ces tonnes en déshérence.Chrystelle Carroy