Loin d'être un phénomène récent, l'obsolescence programmée remonterait aux années 20 – la séquence de l'ampoule allumée depuis près d'une centaine d'années dans une caserne des Etats-Unis est désormais mondialement connue. « Mais c'est la troisième webcam en quelques années », s'amuse Thierry Libaert, président du groupe de travail de la Fabrique écologique sur l'obsolescence programmée. « En fait, on débute à peine sur ce sujet. Il existe une définition et des sanctions, qui ont peu de chances d'être appliquées », cadre Thierry Libaert.En effet, difficile de lutter contre un vaste phénomène auquel participent les industriels, mais aussi les consommateurs, qui souhaitent des produits moins chers, et donc moins durables. Toute l'obsolescence ne repose pas sur un « sabotage planifié », mais résulte de la compilation de obsolescence programmée en tant que telle, de l'obsolescence indirecte (soit l'impossibilité de réparer), l'obsolescence par incompatibilité (notamment logicielle, quand les mises à jour sont impossible sur des appareils « anciens »), et l'obsolescence psychologique, « qui renvoie aux phénomènes de mode ».Trois pistes d'action "rapides" ont été identifiées par les experts de la Fabrique :1. Garantir la réparabilité des produitsEt pour cela modifier la loi Hamon sur la consommation, qui impose aujourd'hui l'affichage de la disponibilité des pièces détachées chez les distributeurs. « La charge législative est sur les bons élèves », pointe Thierry Libaert, qui demande que l'absence de pièces détachées soit aussi indiquée.2. Un signal-prixDans le cadre de la responsabilité élargie du producteur (REP) sur les produits électriques et électroniques, les fabricants et distributeurs paient une éco-contribution pour financer la collecte et le recyclage des produits en fin de vie. Cette éco-contribution pourrait être modulée en fonction de la durée de vie des produits.3. Afficher la durée de vie des produitsSelon une étude menée par le Conseil économique et social européen, les consommateurs informés choisissent souvent de payer plus cher pour un produit plus durable. Ce serait donc un vrai levier d'action. Cela impliquerait d'accélérer les travaux de normalisation sur la durée de vie, entamés il y a deux ans à l'Afnor.Cette note sera discutée lors d'un atelier co-écologique mardi 13 septembre à Paris.Albane Canto