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Collecte pneumatique : le mystère français

PUBLIÉ LE 13 OCTOBRE 2016
LA RÉDACTION
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La France peine à se convertir à la collecte pneumatique, le système d’aspiration souterrain des déchets inventé en Suède qui a conquis de nombreuses villes du globe. Plusieurs projets envisagés n’ont pas abouti, comme à Narbonne, Brest ou Angers. D’autres sont encore dans les cartons. Seules cinq villes d’Ile-de-France ont à ce jour adopté ce système, pour quelques quartiers : Romainville, Issy-les-Moulineaux (quartier du Fort d’Issy et ZAC Bords de Seine), Paris (quartier Clichy-Batignolles). Ces opérations sont très hétérogènes, par leur date de démarrage, l’urbanisme neuf ou ancien dans lequel elles s’inscrivent, le stade plus ou moins avancé de déploiement, et enfin, le type de système en place (mobile avec des réservoirs collectés par des camions aspirants, ou fixe). « La progression de la collecte pneumatique dans le paysage français s’inscrit dans le temps long, ce n’est pas une surprise, indique Pascal Peslerbe, directeur commerce, valorisation et innovation chez Veolia. Mais concrètement, les opérations portées par Envac et Veolia montrent que cela fonctionne bien, sans souci d’exploitation, avec des bénéfices notables en matière de désencombrement de l’espace urbain et de service rendu aux usagers. »Parmi les avantages incontestés de la collecte pneumatique, on cite souvent la propreté et la disponibilité 24h/24, la réduction des nuisances sonores et olfactives, de la circulation de bennes, et plus largement une amélioration du cadre de vie. « La collecte aspire, la ville respire » vantait le slogan affiché par la commune de Romainville, pionnière de la collecte pneumatique en France en 2011. La spécificité de cette opération est de s’inscrire dans un urbanisme ancien, principalement constitué d'habitat social ayant fait l’objet de rénovation urbaine. Notamment, le quartier Marcel Cachin a connu de gros travaux de réhabilitation dans le cadre d'un programme Anru, pour rénover le bâti et les espaces et reconnecter cette cité, très enclavée, avec le tissu urbain environnant. Les autres opérations franciliennes qui ont suivi concernent, quant à elles, plutôt des programmes neufs. On peut ajouter à la liste des avantages à mettre au crédit de la collecte pneumatique la fin des incendies de poubelles (qui n’étaient pas rares à Romainville), et la diminution des charges d’entretien des immeubles, avec la suppression de la manutention des bacs et du nettoyage des locaux poubelles (une économie chiffrée par la ville de Romainville entre 6 et 10 euros par mois pour les immeubles concernés).Un autre avantage est une amélioration des performances du tri sélectif, en qualité et quantité. « On constate, sur toutes nos installations à travers le monde, que la collecte pneumatique, de par sa conception, sa disponibilité et sa modernité, améliore les performances du tri », affirme Bruno Martin, directeur commercial d’Envac France. De fait, les services municipaux de Romainville confirment que le taux de captage des emballages, sur les quartiers desservis, est supérieur de 5 à 10 % par rapport à celui des quartiers collectés de façon traditionnelle. Il faut dire que la ville partait d’assez loin en la matière. Cela dit, il reste nécessaire d’accompagner le changement par un effort de sensibilisation des populations au geste de tri. Cela avait été fait à Romainville lors du lancement, et devrait être renouvelé prochainement.Du côté des inconvénients de la collecte pneumatique, il y a son coût financier. L’investissement est élevé, et le système est gourmand en énergie ce qui pèse sur les coûts de fonctionnement. Au démarrage de l’opération de Romainville, Veolia et Envac avaient annoncé un coût de fonctionnement, à terme, entre 80 et 120 euros/t, donc comparable à celui de la collecte traditionnelle. Mais aujourd’hui, les opérateurs se montrent tous peu diserts sur la réalité des coûts d’exploitation. Il faut dire que la plupart des dispositifs sont encore loin d’avoir atteint leur régime de croisière : les quartiers d’Issy Bords de Seine, Clichy-Batignolles, et Saint-Ouen sont encore en phase d’urbanisation, et le dispositif démarre tout juste à Vitry-sur-Seine. Par ailleurs, la baisse de la production de déchets s’est aggravée ces dernières années, ce qui a pu entraîner, mécaniquement, une dégradation des ratios de coûts de fonctionnement, par rapport aux prévisions. L’Ademe a engagé une étude approfondie sur les bilans techniques, économiques et environnementaux des opérations de Romainville, Issy-les-Moulineaux et Clichy-Batignolles qui devrait permettre d’y voir plus clair. « Mais il faudra attendre mi-2017 pour disposer des résultats », prévient Olga Kergaravat, l’ingénieur chargé du dossier à l’Ademe.Au plan technique, globalement, tous les dispositifs en place en Ile-de-France fonctionnent de manière satisfaisante. Il n’y a eu ni panne grave de matériel, ni problème d’exploitation majeur, simplement de la maintenance normale et parfois quelques adaptations. Par exemple, au Fort d’Issy, où il s’agit d’un système dit “mobile”, il y a eu semble-t-il quelques avaries de véhicules. Il a aussi fallu renforcer la collecte de grands cartons. « Lorsque des quartiers neufs sont conçus, des surfaces pour les commerces sont prévues, mais on ne sait pas lesquels vont s’y installer, explique Bruno Martin. Au Fort d’Issy, il y a eu une problématique imprévue de grands cartons à gérer : des collectes en substitution ont été mises en place. » Parfois, une détérioration des bornes a pu être observée sur certains réseaux à l’étranger, comme à Barcelone. Cela a aussi été le cas à Romainville au début : une dizaine de trappes ont été arrachées. Les auteurs ont été interpellés par la police et le phénomène ne s’est pas reproduit.Par ailleurs, la mise en œuvre de ces projets n’est pas forcément un long fleuve tranquille. A Vitry-sur-Seine, la collecte pneumatique est entrée en service en 2016 (3 000 habitants desservis, 30 000 prévus en 2020), mais le marché avait été attribué en 2011. Le projet a connu plusieurs contretemps, liés à des problématiques foncières, et à des soucis techniques (découverte de terres polluées, dalles de béton d’anciennes constructions qu’il a fallu retirer, présence d’un réseau non référencé en sous-sol à déplacer). De plus, des évolutions réglementaires sont venues compliquer la situation (impossibilité de construire le terminal enterré sous de l’habitat, comme prévu), entraînant un renchérissement du coût. Il a fallu modifier le projet initial et négocier un protocole d’accord avec Sita et Ros Roca. L’enveloppe de la tranche ferme est passée de 26 à 32 millions d'euros ! D’après la mairie, ce surcoût n’aurait toutefois pas de lien avec l’augmentation en cours de la TEOM. « La TEOM était historiquement très basse à Vitry : son produit ne couvrait pas le coût de la gestion des déchets, financé en partie sur le budget général, explique Cecile Veyrunes Legrain, adjointe au maire. C’est la raison pour laquelle une augmentation de 5 % par an a été votée. Cette décision n’a rien à voir avec la collecte pneumatique. Elle devait être prise. »Fabienne Nedey
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