Les données sur le recyclage en 2015 dans les huit régions seront dévoilées progressivement jusqu'en 2017. Le 14 octobre dernier, les Hauts-de-France ont ouvert le bal avec une présentation du président de Federec Nord Picardie, Bertrand Doolaeghe. « C'est une première et cela démarre dans ma région, tout un symbole, avance d'emblée Jean-Philippe Carpentier, président de Federec. Ces données sont importantes pour nous et pour les régions ; elles nous permettent d'en savoir plus sur notre activité localement et seront indispensables à la mise en œuvre de la réforme territoriale ». Il en a profité à ce titre pour déplorer l'absence des représentants des pouvoirs publics locaux. En espérant que pour les autres régions, cela soit différent.Manuel Burnand, directeur général a insisté sur le travail de méthodologie réalisé pour reccueillir ces données. « Un véritable défi à relever, souligne-t-il. Il a fallu rassembler tous les acteurs de la filière, simplifier les questionnaires et confronter ces chiffres à d'autres données existantes ». Résultat : un taux de retour supérieur à 40 % et une cartographie régionale riche d'enseignements, à la fois sur le tissu économique, sur l'évolution de l'emploi et l'histoire industrielle locale. Troisième région de France Les Hauts-de-France comptent une centaine d'entreprises adhérentes de Federec, et un total de 264 sites. Bertrand Doolaeghe souligne une baisse des emplois de 5 % par rapport à 2014 contre un recul de 1,4 % au niveau national. Pour 2015, la région totalise plus de 7,7 millions de tonnes collectées toutes matières confondues, sur près de 70 millions de tonnes au niveau national. Si la filière des ferreux, non ferreux et VHU domine toujours le secteur avec plus de 2,8 millions de tonnes collectées, l'activité DIB déchets du BTP et CSR est devenue majoritaire avec 3,9 millions de tonnes, soit 10 % des tonnages nationaux.Le recyclage des ferrailles a été très impacté par la baisse d'activité générale dans ce secteur. A cela s'ajoute une baisse des flux de non ferreux passant la frontière pour être revendus en Belgique ou en Allemagne, qui acceptent le paiement en espèces. « Notre position géographique ne nous facilite pas la tâche et nous subissons encore plus que les autres régions, l'absence d'harmonisation des procédures de paiement en Europe » déplore Bertarnd Doolaeghe. Sur les autres marchés, la région capte 6 % du gisement national de papiers cartons, avec une forte présence d'usines papetières consommatrices ; elle collecte 4 % du flux national du bois, essentiellement issu de la déconstruction et des DEA. Le verre représente 9 % du flux national, principalement de la collecte sélective. Le gisement plastique s'élève à 12 % du flux national avec une industrie bien représentée. Les textiles représentent 9 % du gisement national traité à 63 % par des entreprises adhérentes.Ces chiffres reflètent un tissu économique riche mais fragile dépendant de facteurs structurels mais aussi d'une stratégique politique locale plus responsable. Suite du tour de France en chiffres le 4 novembre en Nouvelle Aquitaine.