Plusieurs études en Europe ont déjà été menées, montrant toutefois l'innocuité de ce matériau. Pour calmer les esprits échauffés, ETRMA (association européenne des fabricants de pneus et produits en caoutchouc) s’apprête à lancer une nouvelle étude européenne qui permettra d’harmoniser les résultats à l’échelle de l'UE.En France, depuis 2005, Aliapur s’appuie sur une étude de suivi d’un terrain de foot en gazon synthétique situé en banlieue lyonnaise. L’analyse des eaux de pluies, avant et après leur passage à travers ce gazon, indique qu’elles ne sont pas impactées. Les éventuelles émissions libérées dans l’air par les élastomères utilisés comme matériaux de remplissage (COV) n’engendrent selon l'étude aucun risque pour la santé des joueurs. De même que les eaux de pluie ayant transité au travers des sols sportifs en gazon synthétique. Des essais normalisés ont été réalisés sur deux espèces : une algue verte et un crustacé aquatique (la daphnie), montrant que le risque est nul. Aliapur estime que ces granulats ne représentent aucun danger pour la santé humaine, et modifierait sans délais, sa stratégie de valorisation si une nouvelle étude venait le contredire. Pas de migration des HAP vers le corps humainEn 2014, la filière italienne, Ecopneus, a mené des investigations en laboratoire et in situ, pour analyser les risques potentiels du granulat de pneu sur la santé lorsqu'il entre en contact avec le corps humain (aires de jeu, gazon synthétique). L'étude sur deux ans a porté sur un échantillonnage de 4 000 pneus usagés issus de 5 centres de granulation. Elle s'est déroulée en trois phases : échantillonnage des pneumatiques et analyse de la teneur en HAP (hydrocarbures aromatiques) ; tests de laboratoire relatifs à la libération potentielle d'HAP à partir de granulats sur des fluides biologiques ; essais sur des terrains remplis de caoutchouc enrobés. La teneur en HAP dans le caoutchouc a été trouvée très faible dans tous les échantillons analysés, au sens du règlement REACH.De même, les tests de migration du caoutchouc de pneu dans la sueur et les poumons de l’être humain ont mis en évidence la faible biodisponibilité de ces substances qui restent piégées dans le caoutchouc vulcanisé : elles ne sont donc pas absorbées par le corps humain, ni par contact cutané ni par inhalation. Il en ressort également que la migration de la teneur en HAP du caoutchouc par simple contact dermique est hautement improbable. L’analyse italienne a également porté sur la santé des installateurs de terrains et des joueurs évoluant sur ces revêtements. Sur 15 terrains mis en place puis utilisés, techniciens et athlètes ont été équipés de capteurs permettant d’analyser l’atmosphère et les émanations de poussières du caoutchouc de pneu enrobé. L’absence de risque pour la santé humaine a été confirmée. En fait, le caoutchouc recyclé à partir de pneumatiques contient des quantités de HAP 100 fois plus faibles que les seuils maximum autorisés et néanmoins considérés comme sûrs pour la santé humaine.