Quelque 800 à 1 000 tonnes de petits objets en aluminium auront trouvé, en 2016, une voie dans le recyclage, dans le cadre du projet Métal. Ces emballages ménagers et d’autres items comme des capsules de café sont acheminés dans une filière de pyrolyse, en Allemagne. L’initiative, pilotée par le Club du recyclage de l’emballage léger en aluminium et acier (Celaa) devrait couvrir 8 millions d’habitants début 2017.Dans ce cadre, via un fonds de dotation, Nespresso verse 300 euros à chaque tonne triée aux collectivités parties prenantes. Ces soutiens viennent en complément des 278 euros la tonne pourvus par Eco-Emballages (ce montant passe à 400 euros en taux plein dans le barème F). Ainsi, Nespresso peut continuer à écouler à bon compte un produit jusqu’alors non recyclable. Un autre fabricant s’apprêterait aussi à mettre des capsules en aluminium sur le marché. Pour les collectivités, l’investissement reste conséquent. « L’amortissement est possible dans les centres de tri d’une capacité supérieure à 20 000 tonnes par an », évalue Jean-Louis Davoust, directeur du tri et de la valorisation des emballages chez Eco-Emballages.Au Syctom de l’agglomération parisienne, le tri des petits métaux est à l’œuvre dans les centres de Romainville et Nanterre, dont les capacités s’élèvent à 45 000 tonnes et 40 000 tonnes respectivement. « Nous ne sommes pas tout à fait à l’équilibre économique, mais nous devrions l’atteindre dans les mois ou les années à venir, moyennant une amélioration du geste de tri et des techniques », estime Martial Lorenzo, directeur général des services au syndicat. La mise à niveau du centre de tri de Paris XV comprend une option avec et sans la récupération des petits aluminiums, afin d’en chiffrer l’investissement.Les parties prenantes du projet Métal prévoient de prolonger ce dernier en 2017, « année de transition » de la filière REP des emballages, voire au-delà. Pour la période d’agrément 2018-2022, « rien ne s’oppose à la reconduction du projet Métal », indique-t-on au Celaa. Le dispositif couvre aujourd’hui plus de 100 syndicats et doit toucher, début 2017, 17 centres de tri. Les travaux visant à la création d’une filière de valorisation par pyrolyse en France se poursuivent.Chrystelle Carroy