Certaines filières REP ont-elles raison de s'inquiéter en pleine période de ré-agrément par les pouvoirs publics ? A l'instar de ce qui pourrait se mettre en place dans la filière emballages, la filière déchets d'ameublement s'interroge. Après cinq ans d'activité, Valdelia ne trouverait pas souhaitable ni pertinent de fusionner les gisements professionnel et ménager. Et explique pourquoi à la lumière de son bilan et de ses projets. Sur un gisement disponible estimé à 100 000 tonnes de mobilier professionnel, Valdelia a collecté 45 000 tonnes en 2016, dont une majorité de mobilier de bureau. La mise en marché est évaluée à 500 000 tonnes contre deux millions de tonnes dans le secteur ménager. « Nous sommes le petit Poucet dans cette filière et notre dilution dans le flux ménager entraînerait la disparition d'un flux de qualité qui caractérise le mobilier professionnel » assure Arnaud Humbert-Droz, DG de Valdelia. Le profil des détenteurs professionnels est spécifique, comme le montre plusieurs études menées par Valdelia.Parmi les particularités observées : le phénomène de stockage lié aux comportements sociologiques des entreprises. Celles-ci gardent souvent leur mobilier non utilisé en cas de besoin. Ce qui vaut pour les entreprises vaut également pour les collectivités, dont les DEA sont encore difficiles à capter. Valdelia vient de lancer début mars une étude sur le mobilier des collectivités pour cerner le périmètre, les volumes disponibles (estimés à ce jour entre 20 et 30000 tonnes) et la qualité du gisement. Résultats fin mai.Pour 2017, Valdelia cible une collecte globale de 65 000 tonnes. Ces flux bien que modestes, renferment des matériaux à valeur ajoutée (métaux, aggloméré de bois massif) pour lesquels Valdelia développe plusieurs actions. Parmi elles, le déploiement du marché de l'occasion avec la mise en œuvre d'un référentiel qualité ; la récupération de planches de bois en vue de leur réemploi dans de nouvelles pièces de mobilier ; le lancement à grande échelle à Paris en septembre 2017, de la collecte du premier kilomètre ; la mise au point cette année d'un composite bois/résine biosourcée en partenariat avec deux instituts de recherche allemands et japonais ; enfin l'instauration d'un référentiel qualité pour des panneaux de particules bois massif intégrant du bois issu de mobilier.CM