Federec vient d’annoncer les chiffres du secteur du recyclage pour l’année 2016 : si le nombre d’emplois et de déchets collectés augmente, le chiffre d’affaire des entreprises du secteur stagne.

En 2016, 100 millions de tonnes de déchets ont été collectées – soit 2% de plus qu’en 2015 – en partie grâce à l’obligation du tri 5 flux pour les entreprises, instaurée via le décret du 10 mars 2016. Ce jeudi 19 octobre, la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec) a dévoilé les chiffres de son observatoire statistique sur le marché du recyclage en 2016 : ils montrent « les prémices d’un renouveau pour le secteur », selon la Fédération. La collecte a été fructueuse d’après l’observatoire, non seulement grâce à l’obligation du tri 5 flux, mais aussi à « l’extension des consignes de tri ou encore aux leviers économiques qui ont permis la reprise de la consommation. »

Cependant, l’observatoire évalue à 8.147 milliards d’euros le chiffre d’affaire des entreprises de recyclage. Un chiffre légèrement en baisse par rapport à celui de l’année 2015 (8,3 milliards d’euros) qui avait déjà baissé de 6,6% par rapport à 2014. Pour Federec, le chiffre d’affaire « est resté stable du fait de la baisse du coût des matières premières, tandis que le nombre d’établissements diminuait », notamment « dans le Grand Nors-Ouest. »

Une hausse des effectifs

Toutefois, l’observatoire note un investissement des entreprises à hauteur de 465 millions d’euros, 56% dans les machines, 21% dans les locaux, 12% dans les véhicules, 4% dans l’informatique. Une hausse de 2,5 des effectifs est également relevée. « Marqueur des difficultés qu’avaient eu à affronter les entreprises de recyclage en 2015, le nombre d’emplois dans la profession avait, pour la première fois depuis longtemps, reculé. En 2016, la conjoncture s’étant sensiblement améliorée, les effectifs ont à nouveau progressé pour atteindre 26.750 employés, dont 87% de CDI », précise le directeur général de Federec Manuel Burnand.

Le blocus de la Chine préoccupe le secteur 

Pour accroître le développement des filières de recyclage, la fédération qui représente 1.300 entreprises, estime qu’il faudrait par exemple « optimiser optimiser l’orientation des flux des déchets vers le recyclage plutôt que vers l’enfouissement », « déployer les débouchés des matières », « concrétiser des pistes de réflexion en cours telles que la mise en place du certificat CO2 pour monétiser les bénéfices environnementaux du recyclage », ou encore « ou encore adopter de contraintes réglementaires d’intégration de matières recyclées dans les produits manufacturés. »

Federec a également rappelé l’inquiétude des recycleurs face à la récente décision de la Chine, d’interdire l’import sur son territoire, de 24 types de déchets dont « certains déchets de matières plastiques, de scories de vanadium, de papier ordinaire non trié et de certains matériaux textiles. » (Déclaration de la Chine à l’OMC, le 18 juillet 2017). Le président de Federec Jean-Philippe Carpentier, estime que « ce blocus, couplé à un coût faible des matières premières fossiles, pourraient fortement influer sur la tendance positive du moment et retarder l’atteinte des objectifs fixés à savoir : recycler 100% du plastique et diviser par deux les déchets mis en décharge. »