L’Autorité de sûreté nucléaire a rendu son avis sur le projet de stockage de déchets radioactifs Cigéo, à Bure. L’organisme estime que les options de sûreté constituent une avancée significative mais des compléments concernant l’architecture de stockage ainsi que sa surveillance sont demandés à l’Andra.
Pour l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), « les options de sûreté de Cigéo [projet de stockage profond de déchets radioactifs à Bure dans la Meuse] constituent une avancée significative », mais la surveillance et la gestion des situations post-accidentelles, notamment, doivent être précisées. L’ASN a en effet rendu public ce lundi 15 janvier, son avis du 11 janvier dernier, sur le dossier d’options de sûreté (DOS) du projet, remis en avril 2016 par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
« L’ASN estime que le projet Cigéo a atteint dans son ensemble une maturité technique satisfaisante au stade du dossier d’options de sûreté. Elle estime aussi que le dossier d’options de sûreté est documenté et étayé et constitue une avancée significative par rapport aux précédents dossiers ayant fait l’objet d’avis de l’ASN », indique l’organisme. Mais l’ASN précise que « certains sujets du dossier d’options de sûreté nécessitent des compléments en vue de la demande d’autorisation de création que l’Andra prévoit de déposer en 2019 » : l’organisme demande des informations complémentaire justifiant l’architecture de stockage et le dimensionnement de l’installation « pour résister aux aléas naturels ». Par ailleurs, des documents concernant la surveillance de l’installation et la gestion des situations post-accidentelles sont également réclamés.
La construction du projet reportée à mi-2019
L’ASN a aussi formulé dans son avis, une réserve concernant les déchets bitumés. Elle estime que « la recherche de la neutralisation de la réactivité chimique des colis de déchets bitumés doit être privilégiée. En parallèle, des études visant à modifier la conception pour exclure le risque d’emballement de réactions exothermiques doivent être conduites. En tout état de cause, la caractérisation dans les meilleurs délais de ces colis de déchets bitumés par leurs producteurs est un préalable indispensable ».
Pour rappel, ce projet d’un coût estimé entre 20 et 30 milliards d’euros, prévoit de confiner environ 80.000 mètres cubes de déchets radioactifs à 500 mètres sous-terre, dans le bois Lejuc à Mandres-en-Barrois, près de Bure (Meuse). Il a fait l’objet d’une expertise technique par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire rendue en juin 2017. Celui-ci faisait déjà part de ses doutes concernant la sûreté de l’architecture du projet Cigéo. En juillet dernier, l’Andra avait annoncé que la construction du projet serait reportée à mi-2019 (au lieu de mi-2018).