Enfin un défi intelligent !
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Ce challenge, initié en 2015 sur Facebook mais sans grand succès, et revenu à l’ordre du jour début mars, est devenu viral en à peine quelques jours (plus de 300.000 partages sur le réseau social au pouce bleu, malgré un post supprimé rapidement). A partir de là, beaucoup ont eux aussi commencé à nettoyer des zones polluées par l’activité humaine, et partagé cette expérience avec leurs réseaux.
La propension que prend ce challenge est très encourageante. Avec seulement un paquet de sacs poubelles et quelques heures devant soi (et une certaine influence Web, admettons-le), on arrive à générer un impact supplémentaire sur l’environnement, domaine pour lequel une grande partie de la population mondiale ne semble pas s’intéresser. Il s’agit d’un réel bond en avant dans les efforts nécessaires afin de rendre plus saine notre trop fragile planète bleue. A noter que, selon un récent rapport de l’ONU, la pollution cause un quart des morts et des maladies dans le monde … Si nous nous rapportons au niveau national, la France contiendrait près de 63.000 tonnes de déchets sauvages à nettoyer, soit l’équivalent de six tours Eiffel.
Néanmoins, ces élans populaires sont-ils réellement des preuves de conscience écologique ?
Se poser la question est légitime : nous trouvons-nous face à un effet de mode ? Ou à une véritable sensibilisation de la population ? Les challenges des dernières années peuvent être pris en exemple : après quelques mois de forte popularité (malgré leur futilité et/ou dangerosité), ces phénomènes ont lentement sombré dans l’oubli, une fois les « exploits » des intéressés publiés sur la toile, afin de combler un narcissisme, un besoin d’attention.
Dans la configuration actuelle, deux types d’individus peuvent être dissociés : les internautes dont la manœuvre ne servira qu’à récolter des commentaires, mais aussi les écologistes confirmés, qui utilisent cette nouvelle tendance afin de toucher un maximum de personnes. Dans les deux cas, le résultat sera identique : une parcelle polluée sera nettoyée. Et si ce défi prend davantage d’ampleur, nous pouvons espérer qu’il fasse naître parmi les contributeurs un intérêt pour la cause écologique.
La tendance virale du #Trashtag challenge est un déclencheur suffisamment impactant pour motiver les internautes, reste à savoir pendant combien de temps. Est-ce que les volontaires s’investissent afin d’agir pour l’environnement, ou est-ce un moyen de satisfaire leur égo via les réactions de leurs réseaux ? L’association d’un challenge avec une cause juste peut nous laisser imaginer que ce mouvement perdure longuement, néanmoins cette pensée ressemble davantage à une illusion qu’à une conviction. Mais qui sait, la conscience collective pourra peut-être détrôner le nombrilisme individuel… Rendez-vous dans quelques mois pour le bilan !