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RECYCLAGE & RÉCUPÉRATION

[Tribune] Recyclage du polyéthylène : à quand une reconnaissance officielle ?

PUBLIÉ LE 29 JUILLET 2019
NICOLAS VOLLERIN, RESPONSABLE TECHNIQUE PRODUITS, POLIECO FRANCE
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[Tribune] Recyclage du polyéthylène : à quand une reconnaissance officielle ?
Cette semaine, Nicolas Vollerin, responsable technique produits de Polieco France, revient sur la norme à laquelle le polyéthylène recyclé est soumis. Selon lui, "pour atteindre l’objectif de zéro plastique en décharge en 2025, avec 100 % de plastiques recyclés, l’intégration des matières plastiques recyclées, « qualifiées » dans les normes et les certifications, est indispensable".

Nous vivons actuellement une situation paradoxale. Le polyéthylène recyclé, aujourd’hui reconnu par les industriels pour sa fiabilité, son homogénéité et sa robustesse, bénéficie d’une norme pour certaines applications relativement exigeantes, comme le jouet par exemple, mais pas pour d’autres telles que les tubes annelés destinés à la gestion des eaux pluviales, dont la fabrication repose pourtant sur des matières aux propriétés identiques.

Ce contexte, en interdisant toute obtention d’une certification NF ou autre marque de qualité, nuit au déploiement des produits recyclés et recyclables alors que la filière de revalorisation est désormais mature et bien structurée. Cela aboutit à des situations grotesques : par exemple, les tubes annelés en polyéthylène haute densité recyclés couvrent une partie importante du marché des eaux pluviales en France alors qu’ils ne sont pas certifiés et qu’ils font depuis plus de 20 ans leurs preuves à l’utilisation. Or, en l’absence de certification, il n’y a pas de barrière pour des produits de piètre qualité, et les collectivités ou les entreprises de pose, peuvent être tentées d’acquérir les moins coûteux, qui se révèlent bien souvent ne pas remplir les critères de qualité nécessaires à la durabilité des réseaux et contribuent à ternir la réputation des tubes en PEHD recyclés.

Pourtant, un polyéthylène recyclé de qualité a toutes les caractéristiques requises pour se substituer à la matière vierge en fonction des applications. Revenons sur ce matériau incroyable qu’est le polyéthylène. Cette matière plastique de synthèse, dérivée de la pétrochimie, est la plus répandue dans le monde des plastiques, avec 100 millions de tonnes utilisées par an. On trouve le polyéthylène sous deux catégories principales : le PEHD (haute densité), utilisé pour les jouets, les contenants rigides (lait, shampoing, lessive, futs, tubes pour applications dans le bâtiment…) et le PEBD (basse densité), utilisé pour les films agricoles, films étirables, les contenants souples, qui comprend la sous-famille du PEBD linéaire (sacs plastiques, film de protection alimentaire…). Ses principales applications sont l’emballage, le bâtiment et l’automobile.

En plus d’être économique, le PE vierge a pour propriété d’être translucide, colorable (par exemple en noir pour protéger contre les UV) et chimiquement inerte, c’est-à-dire qu’il a une bonne tenue aux agents chimiques avec lesquels il est en contact. Il a également pour vertu d’être recyclable, même une fois recyclé ! Aujourd’hui, seuls 25 % des déchets plastiques sont recyclés, l’organisation de la collecte et le tri des déchets, notamment les plus petits, étant encore problématique. Toutefois, les progrès sont sensibles : en 10 ans, le recyclage des matières plastiques a augmenté de 80 %. En France, nous sommes encore un peu en retard puisque nous recyclons 20 % des matières plastiques, contre 30 % en moyenne en Europe.

Outre la qualité de nos produits recyclés en Europe qui mérite d’être soulignée, un des atouts les plus considérables du PE recyclé concerne sa faible empreinte carbone avec des valeurs qui peuvent atteindre 65 % de moins d’équivalent CO2, par rapport au même produit réalisé à partir d’une résine vierge. Un environnement normatif et technique devrait permettre de créer un cercle vertueux et de contribuer au financement de toute la chaîne du recyclage. La démarche environnementale impulsée par la feuille de route pour une économie circulaire (Frec), lancée par le ministère de la transition écologique et solidaire, va dans le bon sens.

Néanmoins, pour atteindre son objectif de zéro plastique en décharge en 2025, avec 100 % de plastiques recyclés, l’intégration des matières plastiques recyclées, « qualifiées » dans les normes et les certifications, est indispensable. Reste donc à fédérer les industriels de la plasturgie pour mener à bien ces évolutions sur le polyéthylène recyclé. Car fondamentalement, personne ne pourrait aller à l’encontre d’un produit 100 % recyclé, qui offre les mêmes garanties que le même produit en matériau vierge.
Nicolas Vollerin, responsable technique produits, Polieco France
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