Pendant la crise sanitaire du Covid-19 et le confinement qu’elle impose, Environnement-magazine.fr propose aux professionnels de partager leur organisation. Journée type ? Quelle organisation au travail ? Comment entrevoir l’après-crise ? Olivier de Montlivault, CEO de SOS Accessoire, nous explique son quotidien.
• Quelle est votre journée type en confinement ?
Le matin à l’arrivée des équipes, je fais un point sur les effectifs présents sur le siège social et notamment la partie logistique : je prends des nouvelles de leur état de santé mais aussi de leur moral. Bien entendu, je m’assure que les mesures barrières sont bien en place (distance de sécurité, masques) et que le stock de produits désinfectant est suffisant.
Côté logistique (réception, préparation, expédition), j’adapte son organisation en fonction du volume de commandes à traiter mais surtout des dispositions prises par les transporteurs qui sont très fluctuantes au jour le jour (réduction de leur activité). Puis, je check avec les responsables des services supports présents au siège d’éventuels dysfonctionnement et les informations remontées par les salariés en télétravail. La continuité de la communication avec ces derniers est assurée par email ou discord, …
Enfin, un travail de réflexion est en cours sur des projets qui nous permettront de rebondir rapidement dès la fin de cette crise sanitaire et économique.
• Comment adaptez-vous votre activité professionnelle à cette situation inédite ?
Tout d’abord, dès le 17 mars, les équipes supports ont été placées en télétravail : services clients, web-marketing, technique, achats. Seul le responsable de chaque équipe assure une présence physique dans les locaux de l’entreprise.
Quelques collaborateurs ont été mis en chômage technique, leur charge de travail ayant été fortement réduite et/ou ne pouvait être assurée en télétravail. Les effectifs de notre entrepôt se sont réduits d’eux-mêmes du fait du non renouvellement des contrats intérimaires.
• Quels seront, selon vous, les impacts de l’épidémie sur votre entreprise ?
La croissance du trafic sur nos tutos et nos diagnostics confirment que notre activité a une véritable utilité dans un contexte de changement des habitudes de consommation. En effet, durant cette période atypique de confinement, les appareils électroménagers continuent de tomber en panne !
Or, les consommateurs ont plus de temps pour réparer mais aussi pas vraiment le choix s’ils sont habitués à faire appel à des réparateurs professionnels. Avec la fermeture des magasins et la forte réduction des livraisons, il leur est également difficile de racheter de nouveaux appareils : l’autoréparation s’impose alors comme la solution.
Un autre aspect positif du confinement est d’inculquer le réflexe d’autoréparation ou du moins de faire connaître cette solution auprès de cibles qui n’y étaient pas sensibilisées auparavant. La preuve, après une baisse sensible de fréquentation du site et des commandes au début du confinement, l’activité a repris et les commandes dépassent les moyennes habituelles.
• Quelle est la première chose que vous ferez une fois le confinement terminé ?
Je prendrai des mesures pour instaurer plus de souplesse dans le passage au télétravail lorsque cela s’avère nécessaire (grèves, problèmes de circulation, nouvelle pandémie) ou souhaitable pour des raisons individuelles. Cette organisation était jusqu’alors utilisée ponctuellement pour quelques profils. Doter progressivement les salariés d’ordinateurs portables permettra une meilleure adaptabilité à de telles circonstances. En effet, la plupart des salariés mis en télétravail ont quitté l’entreprise le 16 mars au soir avec un matériel informatique encombrant (unité centrale, écran, clavier, souris, …) Et bien sûr, nous “fêterons” la fin du confinement dans un bon petit restaurant, à l’intérieur ou en terrasse, peu importe selon la météo !
• Selon vous, à quoi ressemblera l’après Covid-19 ?
Il est probable qu’un certain nombre de productions de produits sensibles, vitaux ou de première nécessité seront, au moins en partie, relocalisées en Europe, en France. Cette réindustrialisation nationale pourrait également voir le jour dans le domaine de l’électroménager. En effet, de nombreux composants d’appareil bon marché sont fabriqués avec des pièces fabriquée en masse en Asie. Ce fait, pénalise souvent la possibilité de réparer ces appareils du fait de l’impossibilité de se procurer les pièces de rechange. La recherche d’économie d’échelle pousse les fabricants à concevoir des pièces moulées et non prévues pour être remplacées : cela favorise l’obsolescence programmée.
Plus généralement, il faudra vraiment et durablement changer notre manière de consommer afin de limiter notre impact sur l’environnement. Enfin, cette expérience va probablement modifier le comportement des citoyens dans le cas d’infections, même bénignes : précaution de distance, port du masque.
Olivier de Montlivault, CEO de SOS Accessoire / DR