Le groupe anglo-américain Shields, qui se présente comme « le premier fournisseur d’infrastructures informatiques reconditionnées », a décidé de mettre à profit la période du confinement pour déployer ses équipements « comme neufs » auprès des opérateurs de télécommunication.
La crise environnementale et climatique rappelle à intervalles réguliers que la « dématérialisation » de l’informatique en général et du numérique en particulier est un mythe. En témoigne une infrastructure chaque jour plus tentaculaire et consommatrice d’énergie et de matière, composée de data-centers, d’ordinateurs, de téléphones portables, de tablettes, etc. Spécialisé dans la fourniture de services managés sur l’ensemble du cycle de vie des équipements de télécommunication, le groupe anglo-américain Shields a décidé de « répondre à la pénurie actuelle d’équipements télécoms [due à la crise liée à la pandémie de Covid-19, ndlr] de manière durable. »
Plus précisément, indique l’entreprise, « notre démarche bâtie sur l’économie circulaire soutient les réseaux des opérateurs télécom qui sont actuellement saturés. » Et d’ajouter : « Les chaînes d’approvisionnement des quatre grands constructeurs mondiaux (Cisco, Huawei, Ericsson et Nokia) sont temporairement rompues avec le confinement, leur production étant principalement localisée en Chine. Dans ce contexte, les opérateurs font donc massivement appel au marché du reconditionné pour renforcer leurs infrastructures. » Pour la France, Shields a ainsi vu ses commandes « plus que doubler » depuis le début du confinement.
Avec les mesures de confinement, les réseaux des opérateurs télécoms connaissent régulièrement des pics de saturation. Les usages du numérique ayant massivement évolué vers le tout-digital ces dernières années, les capacités des réseaux sont aujourd’hui mises à rude épreuve ; a fortiori en contexte de confinement. « La généralisation du télétravail, avec ses conférences téléphoniques, visioconférences et tout simplement ses appels vocaux, l’école à la maison, ainsi que le streaming, les jeux en ligne ou le maintien des liens sociaux avec ses proches nécessitent, pour les opérateurs de consolider leurs infrastructures réseaux pour garantir leurs services », explique-t-on chez Shields.
C’est ainsi que « le premier fournisseur d’infrastructures reconditionnées » implanté en France a vu ses ventes doubler dans l’Hexagone ces dernières semaines. Il affirme être « capable de fournir la plupart du matériel nécessaire sous deux à trois semaines, quand les constructeurs annoncent au minimum trois à quatre mois, sans aucune garantie de pouvoir tenir ces délais. » « Nous vivons une période inédite où les acteurs télécom se trouvent dans une situation proche du déploiement de nouveaux réseaux et où ils doivent multiplier les équipements vite et sur de très nombreux sites », avance Matthieu Pluvinage, directeur régional des ventes pour Shields.
Le groupe dit aujourd’hui tester sa démarche à grande échelle, dans un contexte de crise. Et de conclure : « A long terme, les acteurs du marché devraient modifier leurs sources d’approvisionnement, qui ont démontré leurs faiblesses actuelles, pour opter plus systématiquement pour ce type de solution dont l’efficacité aura été démontrée. »
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Article publié dans
Environnement Magazine n° 1780.