Depuis 2007, le groupe finlandais UPM a développé une filiale qui recycle ses chutes de production de papier-étiquettes en lames de terrasses composites.
Afin de recycler les chutes de production de son papier-étiquettes et les invendus auprès de ses clients, le groupe finlandais UPM – à travers sa filiale UPM Biocomposites – produit des lames de terrasses. « Au lieu de brûler ou de mettre en décharge les déchets d’étiquettes de nos usines, nous avons cherché des solutions pour les recycler dès 2005, et l’unité UPM Biocomposites est née en 2007 », explique Michel Regairaz, directeur commercial d’UPM ProFi, la branche des produits d’extérieur pour la construction et les granulats d’UPM Biocomposites.
Il s’agissait, pour les chercheurs d’UPM, de développer un procédé permettant d’obtenir une terrasse composite qui offre de meilleures performances techniques que les produits composites bois-plastique traditionnels. Mais aussi et surtout de trouver une formule permettant de « recycler le mélange de déchets de papier, de plastique, de silicone et d’encre générés par la fabrication des étiquettes auto-adhésives », souligne Michel Regairaz. Les chercheurs finlandais « ont découvert que les fibres de cellulose sans lignine présentes dans les déchets des étiquettes offraient une durabilité des couleurs supérieure à celle des fibres de bois présentes dans les bois composites traditionnels », ajoute le directeur commercial d’UPM ProFi. Ils ont aussi mis au point un processus de fabrication breveté censé offrir une meilleure résistance aux taches que les autres terrasses composites du marché. C’est en tout cas ce que revendique UPM Biocomposites, qui se félicite de « posséder à la fois le brevet et la matière première » de ses produits.
En moyenne 50% de matériaux recyclés
Les lames fabriquées contiennent entre 45% et 90% de matériaux recyclés selon les produits. Pour chaque nouvelle génération de lames, UPM Biocomposites essaie d’augmenter ce pourcentage. Sur cette part de matériaux recyclés, environ 50% sont composés de chutes de production de papier-étiquettes, 25% de plastiques post-consommation et 15% de lames de terrasses déclassées. « Cinq à 15% des lames que nous produisons ne passent pas le contrôle qualité, nous les recyclons donc pour ne pas avoir de déchets de production », précise Michel Regairaz.
Les usines de production de papier-étiquettes sont situées en Angleterre, à Nancy, en Espagne et en Pologne. Et l’Allemagne et la France sont les deux plus gros marchés de lames de terrasses composites en Europe. Michel Regairaz détaille : « En France, sur 9,6 millions de mètres carrés de lames de terrasses vendus, 2 millions sont des lames en composite. » L’usine est donc située en Allemagne, à une heure de la frontière française, « afin de limiter les émissions de CO2 liées à l’approvisionnement en matière première et à la livraison ».
« Depuis 2007, nous avons évité l’incinération de 42.000 tonnes de papier, soit l’équivalent de 1750 camions », se félicite Michel Regairaz.