La start-up lyonnaise Polyloop développe une solution compacte de recyclage du PVC composite souple destinée aux transformateurs plasturgistes pour traiter des déchets post-industriels ou post-consommation (blisters, tablettes de médicaments, bâches, revêtements de sol souples…). Sa technologie, qui a bénéficié d’une licence exclusive sur brevet de Texyloop, repose sur cinq étapes clés.
Les déchets sont d’abord broyés et déposés dans un panier breveté dont la forme et les trous facilitent l’étape suivante. Une fois dans l’unité, le PVC est dissous sélectivement grâce à un mélange de solvants qui le sépare des autres composants. La filtration isole ensuite le PVC, liquide, des composants insolubles, qui seront enlevés, nettoyés et potentiellement valorisés. Le PVC précipite alors sous forme de grains pour alimenter des procédés industriels. « La capacité de traitement par panier est de 300 kg et l’opération s’effectue en trois heures », indique Julie Savonitto, ingénieure développement chez Polyloop.
Une unité apportera une capacité de traitement de 500 tonnes par an. Polyloop proposera sa solution à 3 millions d’euros, incluant l’usage d’un logiciel de calcul du retour sur investissement (RSI). « Avec une capacité de 500 t/an, le retour sur investissement s’échelonne entre cinq et huit ans, chiffre Julie Savonitto. Notre solution fait économiser la mise en décharge et les coûts de traitement classique des déchets. En termes de débouchés, elle permet de revendre certains insolubles, comme le métal et le textile. Nous guiderons nos clients vers des repreneurs de ces matières. »
La jeune pousse, adhérent depuis 2020 à Axelera, le pôle de compétitivité Chimie et environnement, mène jusqu’à la fin de cette année des essais sur pilote. L’objectif est de montrer aux industriels l’intérêt de sa solution. En parallèle, elle mise en sur la construction de sa première unité de traitement afin de réaliser des tests sur des lots de 300 kg. La livraison de la première unité est prévue à la fin de 2022. A terme, son objectif est de vendre une quarantaine d’unités. Elle conduit aussi des recherches pour traiter d’autres plastiques en changeant de solvant.
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Article publié dans
Environnement Magazine n° 1788.