La métropole a signé ce mardi 10 mai le transfert de propriété de l'usine à Veolia. Crédit : Alan Aubry/Métropole Rouen Normandie
La métropole de Rouen Normandie exerce son « droit de préemption » et casse l’acquisition de la papeterie de la Chapelle-Darblay (Seine-Maritime) par le consortium constitué de Samfi et Paprec. La métropole a officialisé mardi 10 mai le transfert de la propriété et des actifs de l’usine implantée à Grand-Couronne à Veolia.
Après une bataille qui a duré plusieurs mois, la Métropole Rouen Normandie parvient à préserver l’usine de fabrication de papier journal de la Chapelle-Darblay située à Grand-Couronne (76). opposée au démantèlement de ce site et à l’acquisition par Samfi et Paprec, la métropole a exercé son droit de préemption pour maintenir l’activité de recyclage du papier/carton de la papeterie. C’est finalement Veolia-Fibre Excellence qui détient la propriété et les actifs de l’usine.
Véritable fleuron industriel implanté à Grand-Couronne, ce site a été précurseur dans le domaine du papier 100 % recyclé et demeure exemplaire tant sur le plan environnemental qu’en matière d’économie circulaire. Bénéficiant d’un savoir-faire unique, Chapelle-Darblay était le seul site français en capacité de produire du papier 100 % recyclé avec de la fibre issue intégralement des circuits de récupération. Celle-ci disposait d’une capacité de recyclage de 480.000 tonnes/an.
À l’arrêt de production depuis plus d’un an, le papetier finlandais UPM avait retenu l’offre industrielle pour la création d’un écopôle portée par le consortium constitué de Samfi et Paprec pour reprendre sa papeterie de la Chapelle-Darblay. Ce projet prévoyait de transformer ce site de recyclage à travers un projet doté d’un investissement de 450 millions d’euros pour y développer deux activités industrielles : une usine de production d’hydrogène et de fabrication de matières premières issues du recyclage.
« Une décision historique »
« Le démantèlement de ce site stratégique aurait amené de nombreuses collectivités à enfouir ou brûler leurs déchets papiers plutôt qu’à les recycler, ou à les envoyer en Belgique et en Allemagne », fait savoir la métropole dans un communiqué. La Métropole s’est ainsi mobilisée contre ce projet, en s’épaulant d’une large coalition de 80 maires et de parlementaires issus de toute la France, afin que l’État agisse en faveur du maintien du site et de ses activités.
À l’issue de cette mobilisation, la métropole remporte la bataille. « C’est une décision historique pour l’écologie, l’économie circulaire et la réindustrialisation en France. Et cela se passe dans l’agglomération rouennaise ! En octobre 2021 le propriétaire de Chapelle Darblay, UPM, comptait vendre l’usine à un repreneur dont le projet aurait conduit à écarter l’activité de recyclage et de traitement in situ de papiers et de cartons », commente Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen, président de la Métropole Rouen Normandie. Il poursuit « Nous signons le transfert de la propriété et des actifs de l’usine Chapelle Darblay à Veolia. C’est la première fois qu’une collectivité préempte un site de cette envergure avec ses actifs de production. Le même jour nous achetons et nous revendons, en l’occurrence au groupe Veolia. Tout au long de ce combat nous nous sommes tenus debout, notamment aux côtés des représentants syndicaux, dont le combat a été exemplaire et sans qui rien n’aurait été possible ».