Pour dépolluer les terres excavées, Colas mise sur son procédé « Espressoil ». Crédit : Paul Brennan/Pixabay
Colas Environnement valorise le marc de café pour réhabiliter des terres polluées aux hydrocarbures lourds. Focus sur cette solution innovante de biotraitement.
Et si on réutilisait le marc de café pour dépolluer les terres excavées ? Tel est le pari relevé par le groupe Colas qui a mis au point son procédé innovant, baptisé « Espressoil ». Une solution éco-responsable qui favorise la dépollution de terres impactées aux hydrocarbures lourds.
Près de sept millions de tonnes de marc de café sont produits chaque année dans le monde. Ce déchet de la vie quotidienne qui finit encore dans la case poubelle, jouit de nombreux atouts lui permettant d’être valorisé pour la culture en tant qu’engrais naturel. Riche en magnésium, potassium et en azote, celui-ci favorise la fertilité du sol et agit en tant que répulsif efficace contre certains insectes indésirables.
Compte tenu de ses propriétés naturelles, les équipes Recherche & Développement de Colas ont récupéré le marc de café dans l’objectif de développer une solution capable de favoriser la biodégradation des polluants organiques dans les terres. À l’issue de quelques expérimentations en laboratoire et sur site, ils sont parvenus à créer le procédé « Espressoil », permettant de revaloriser les terres après leur dépollution.
Du biotertre caféiné
Six points essentiels à respecter pour la réhabilitation de ces terres. Dans un première temps, les équipes effectuent un montage du tertre. Dans cette étape, les terres excavées sont disposées en tertre sur une aire de traitement. Quatre biotertres sont utilisés, parmi lesquels un « tertre Espressoil » contenant du marc du café. Ce tertre est ensuite humidifié en circuit fermé avec des ajouts de nutriments si nécessaire.
Colas procède dans un troisième point à l’aération du tertre afin de favoriser la biodégradation aérobie (un milieu ayant besoin de dioxygène pour fonctionner), et de permettre la récupération des polluants volatils. Le site de traitement contient également une turbine d’aspiration ainsi qu’un dévésiculeur dédié à l’élimination des gouttelettes de liquide en suspension dans un flux gazeux. Les différentes opérations sont complétées d’une filtration de l’air pollué à charbon actif qui sera enfin rejeté dans l’atmosphère.
Quels sont les résultats ? L’expérimentation de cette opération de biotraitement a été concluante. Après 12 mois de traitement sur le site pilote, « les rendements épuratoires et les abattements obtenus avec ce procédé, sont meilleurs que pour « les bio traitements classiques » avec plus de 83 % sur les fractions hydrocarburées les plus lourdes », fait savoir le groupe.