Les Espagnols aimeraient renégocier l'accord bilatéral de 1992 qui limite à 24 le nombre quotidien d'appareils autorisés à survoler le territoire français pour desservir l'aéroport frontalier de Fontarabie-Saint-Sébastien. « Ils estiment que les termes de cet accord font référence à une enveloppe de bruit générée par les mouvements d'avions, tout autant que par leur nombre lui-même », explique Marc Cabanne, préfet des Pyrénées-Atlantiques. Une relecture du texte qui leur apporterait une nouvelle marge de manoeuvre puisque, depuis la signature de l'accord il y a quinze ans, les avions ont très nettement réduit leurs nuisances sonores. Les Hendayais sont d'ailleurs persuadés que les Espagnols ne respectent déjà plus leur engagement depuis bien longtemps. « Nous sentons une nette accélération du nombre de vols sur Fontarabie. Certains jours, nous sommes persuadés qu'il y en a plus de quarante », lance Serge Peyrelongue, secrétaire général de la mairie d'Hendaye. Celle-ci vient d'ailleurs de saisir le tribunal administratif de Paris pour exiger de l'État qu'il fasse respecter l'accord de 1992. Mais l'État français nie ces violations, tout en contestant officiellement l'interprétation espagnole du texte. « Elle signifierait que les populations riveraines ne devraient pas bénéficier des progrès de la recherche aéronautique. Ce qui est, bien entendu, inacceptable », assure Marc Cabanne. Mais il se veut, en revanche, ouvert à la discussion. « Notre intention est de reprendre le dialogue avec les Espagnols pour faire évoluer l'accord de 1992 », révèle Marc Cabanne. Une éventualité qui effraie plus que tout les Hendayais. « Nous craignons les tractations au niveau gouvernemental. C'est déjà ce qui s'est produit par le passé lorsqu'en 1992, les autorités françaises ont accordé aux Espagnols le droit d'accueillir des avions à réaction interdits jusque-là. Nous avions été mis devant le fait accompli », rappelle Claudette Peyriga, présidente de l'association Hendaye Bidassoa Environnement, qui s'est saisie du dossier