Le conseil général est associé pour l'occasion au syndicat départemental d'énergies de la Manche (Sdem), à la CDC, à la Caisse d'épargne et au Crédit Agricole. « La SEM entre aujourd'hui dans sa première phase avec cette volonté de déployer sur le territoire des projets multi énergies, annonce le Département. Quatre technologies sont notamment visées. » Il s'agit de l'éolien terrestre, de la méthanisation, du photovoltaïque et de l'hydrogène. Pour les déployer, la SEM disposera d'un capital de plus de 3 millions d'euros. D'ici la fin 2015, elle devrait toutefois ouvrir son capital à d'autres acteurs, publics ou privés. West Énergies se donne 10 ans pour co-développer et/ou co-investir dans des projets avec les objectifs suivants : 50MW dans le photovoltaïque et 50MW dans l'éolien terrestre, ainsi que 10 unités de méthanisation et 2 à 3 installations de production d'hydrogène décarboné. Il faut dire que la Manche compte devenir un « démonstrateur territorial de l'hydrogène ». Le 26 janvier dernier, à Saint-Lô, la première station-service à hydrogène appartenant à une collectivité a été inaugurée. L’installation de 600000 euros, financée par le conseil général, rechargera dix Renault Kangoo électriques équipées d’une pile à combustible. D’autres véhicules suivront : le département va s’associer à des collectivités pour déployer trente véhicules supplémentaires et la communauté urbaine de Cherbourg compte commander cinq bus 100 % hydrogène. Pourquoi un tel engouement ? Le département, déjà exportateur d’électricité, verra arriver le parc hydrolien du Raz Blanchard (avant 2020), la centrale nucléaire de Flamanville (prévue pour 2017) et, à proximité, le parc éolien offshore de Courseulles-sur-mer (mise en service prévue en 2020). L’électricité excédentaire pourra servir à produire de l’hydrogène. Le projet a démarré par la création fin 2013 de l’association EHD 2020 (Énergie Hydro-data), regroupant professionnels et collectivités locales. Il a identifié les axes de développement de l’hydrogène à moyen et long terme dans la région. Conclusion : « il faut commencer par la mobilité. L’usage chaleur pourra être envisagé vers 2030 », explique Claude Heller, son président.LB/TBL'annonce du Département