Les récentes mesures prises par le Parlement européen pour renforcer la réglementation sur la réduction des déchets alimentaires ont placé l’industrie agroalimentaire face à un impératif de responsabilité. Avec plus de 60 millions de tonnes de déchets alimentaires générées chaque année dans l’Union européenne, et une pression supplémentaire de la part des consommateurs de plus en plus exigeants et conscients de la crise environnementale, les entreprises de ce secteur se voient contraintes d’agir de manière urgente, explique dans cette tribune Tanguy de Cottignies, cofondateur de Stokelp.

Dans ce contexte, il est devenu impératif d’adopter des stratégies d’approvisionnement durable dès l’amont de la chaîne. Bien que la production sans impact n’existe pas, il y a néanmoins des possibilités d’améliorer ses performances environnementales.

Acheter responsable : une solution d’avenir

L’achat responsable dans le domaine agroalimentaire ne se limite pas à des actions telles que favoriser les fournisseurs locaux ou réduire les emballages plastiques inutiles. Cela implique également la suppression des intermédiaires pour assurer une rémunération équitable des producteurs et transformateurs, ainsi que la flexibilité d’acheter des volumes liés à son activité industrielle sans être contraint à acheter des volumes supérieurs à ses besoins véritables.

S’orienter vers les achats responsables veut aussi dire opérer une fine sélection de fournisseurs s’engageant réellement en faveur du développement durable, et désirant contribuer à la construction de modèles plus vertueux. Il est important de souligner que choisir des fournisseurs responsables ne signifie pas nécessairement sacrifier la qualité ou payer plus cher. Au contraire, de plus en plus d’entreprises prouvent qu’il est possible d’allier respect de l’environnement et rentabilité.

Les ressources des uns, les besoins des autres

Pour favoriser la responsabilisation des achats dans le domaine agroalimentaire, diverses alternatives existent : le réemploi des stocks industriels excédentaires par d’autres acteurs de l’industrie - quand 1,6 million de tonnes d’aliments comestibles, soit 50.000 camions pleins, finissent encore dans les incinérateurs chaque année - permet par exemple d’adopter une approche de “seconde main de l’agro”, pérenne et responsable. Une solution simple et efficace qui permet à des industriels de vider leurs surstocks tout en proposant des matières premières de qualité à des prix avantageux, mais aussi de réduire l’impact environnemental en optimisant l’utilisation des ressources déjà disponibles.

Il est nécessaire pour les industriels agroalimentaires de communiquer de manière transparente sur leurs pratiques d’approvisionnement. Les consommateurs, de plus en plus nombreux à exiger la traçabilité des produits, peuvent ainsi être rassurés et encouragés à participer à la construction d’une chaîne d’approvisionnement responsable. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités pour bâtir un avenir plus juste et respectueux de notre planète.