Baptisée Ecoto, l'expérimentation qui vient de démarrer dans les Côtes-d'Armor pour un an vise à mutualiser un véhicule entre différentes personnes, publiques ou privées, pour divers usages. « C'est à notre connais sance unique en France », s'enorgueillit Laurent Burlot, chef du service transport au conseil général. Le réseau de transport interurbain ne pouvant couvrir tous les besoins sur ce territoire très rural et les systèmes de transport à la demande locaux ne convenant pas forcément aux employés, « nombreux à travailler en horaires décalés, notamment dans l'agroalimen taire », un nouveau service a été pensé par le conseil général. Son principe : mettre un véhicule à disposition d'un équipage de trois ou quatre salariés en covoiturage pour les trajets domicile-travail. « Les contraintes sont assez fortes car ces personnes doivent se connaître, avoir les mêmes horaires et s'engager sur un an », reconnaît Laurent Burlot.
Le prix de l'abonnement,
payé par chacun, est de 100 euros par mois. Pour impliquer aussi les employeurs (entreprises privées, associations, collectivités), le conseil général propose d'utiliser le véhicule en autopartage, de façon privative, pour les déplacements professionnels. L'employeur peut ainsi se servir de la voiture dans la journée pour un coût de location de 56 centimes le kilomètre. Le salarié peut également la réserver à titre personnel, en dehors de la période de covoiturage.
En pratique, la répartition des coûts en fonction de chaque usage est gérée par un é qui-pement embarqué (GPS, borne de prise de service). Chaque utilisateur a une carte spéciale et chaque véhicule une carte d'achat de carburant. C'est le délégataire, la Compagnie armoricaine de transports, propriétaire des véhicules, qui met en œuvre le dispositif. Le projet prévoit 15 voitures et 60 covoi-tureurs. Le département y investit 50 000 euros. « À ce jour, six équipages sont constitués, au sein du conseil général et d'une entreprise de l'agroalimentaire », ajoute le chef de service. l