Qui veut gagner 100 000 euros ? Ce n'est pas un jeu télévisé, mais le slogan que brandit le Conseil général du Pas-de-Calais qui généralise la télérelève des consommations d'eau et d'énergie à ses 117 collèges et 37 bâtiments publics. L'économie réalisable pourrait, en effet, atteindre ce montant. Pour que la télérelève se révèle efficace et génère des gains d'électricité, de gaz, de fuel ou d'eau, il a fallu investir : au moins un million d'euros, soit 9 000 euros par collège et moitié moins pour les bâtiments publics. La collectivité s'appuie sur le savoir-faire de Netseenergy, une filiale d'EDF qui installera aussi dans le bâtiment de services du département une « horloge énergétique », un dispositif multimédia mettant en scène ces jeux de données énergétiques tout en valorisant les écogestes. « Nous tirons aussi parti du retour d'expérience de notre voisin, le conseil général du Nord, qui a équipé de capteurs 200 de ses collèges et utilise Tervalys, un outil conçu par GDF Suez, indique Cathy Dupont-Paccou, chef du service innovation énergie dans le Pas-de-Calais. Le retour sur investissements prévu est de trois ans. Pour notre collectivité, l'énergie est l'un des rares postes que l'on peut réduire, à qualité de service constant. » Les données de télérelève sont transmises par ondes radios et remontent toutes les heures vers un concentrateur. « Le gros du travail consiste à les interpréter, à les partager, à tracer les dérives constatées. Des agents formés à l'économie de flux peuvent s'y employer, mais si on veut dégager de véritables économies, sur la chaleur notamment, il faut un œil plus expérimenté », précise Cathy Dupont-Paccou.