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TERRITOIRES

Le risque sociétal toujours plus présent

PUBLIÉ LE 1er MARS 2015
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
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Les risques majeurs ont toujours intégré une dimension sociale. Les accidents technologiques sont par définition souvent causés par une activité humaine mal maîtrisée (défaut de maintenance ou de contrôle). Les phénomènes naturels ou sanitaires ne sont pas simplement un effet de la fatalité, mais peuvent être la conséquence de nos choix de développement (dérèglement climatique, déforestation). Dans tous les cas, des aléas peuvent être déclenchés par des actes de malveillance ou même de guerre. Souvenons-nous que les conflits du Moyen-Orient ont aussi provoqué des pollutions atmosphériques et maritimes (puits de pétrole). De même prenons en compte que la situation actuellement dramatique de l'Ukraine pourrait avoir un effet sur le fonctionnement de ses centrales nucléaires. Par ailleurs, le risque sociétal recouvre déjà des domaines importants de la sécurité civile. Citons d'abord les accidents de transport collectif (routiers, ferroviaires, aériens, maritimes) compte tenu des nombreuses victimes concernées et de la très forte identification ressentie par le grand public. L'année 2014 (déjà résumée dans la chronique précédente) aura vu la chute d'un gouvernement en raison d'un accident de ferry (en Corée du Sud). Citons également les conséquences de masse de certains problèmes de délinquance. Le blocage du RER A fin janvier, suite à l'agression d'un agent RATP, a créé un danger majeur de mouvements de foule, habituellement associés aux grands concerts et manifestations. Du point de vue des risques majeurs, l'attentat contre Charlie Hebdo et ses suites est d'un ordre différent. Certes il n'est pas le premier acte terroriste à fort retentissement en France, même s'il a la triste caractéristique d'avoir fait encore plus de morts que de blessés. Mais il a été marqué par le bouleversement de plusieurs départements autour de Paris pendant la cavale des « gangsterroristes » (expression de l'expert Alain Bauer). Le périmètre géographique change, tout comme la cinétique de l'événement : un acte imprévisible et foudroyant, même organisé en série comme en 1995, cède aujourd'hui la place à une menace directe de plusieurs jours. Cette situation a été démultipliée par l'omniprésence des moyens de communication numériques : téléphones portables, TV en continu, réseaux sociaux. La sollicitation en direct de personnes impliquées a pris une nouvelle dimension : familles, voisins, enseignants. La pression médiatique a atteint son comble avec la retransmission des assauts (en léger différé à la porte de Vincennes, et heureusement sans les hélicoptères privés de vol à Dammartin en Goële). Un retour d'expériences complet ne peut pas occulter deux phénomènes qui auraient pu être dramatiques. Le déplacement très rapide des plus hautes autorités devant le siège de Charlie Hebdo a marqué le premier acte d'une gestion de crise largement saluée, mais a probablement sous-estimé le risque de surattentat. De même, le contact téléphonique entre une chaîne TV et le terroriste de la porte de Vincennes (certes non annoncé à l'antenne) interroge : que se serait-il passé si celui-ci avait menacé la vie d'un des clients en exigeant un passage en direct ? Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a organisé une réflexion avec les professionnels concernés. Élus locaux : gestion de crise et prévention Pour les élus locaux, ce genre d'événements s'ajoute donc à d'autres scénarios, certes toujours de faible probabilité, mais à fort potentiel de déstabilisation pour un territoire. Il convient donc de concevoir et mettre à jour des plans communaux de sauvegarde qui prennent en compte ce rapprochement entre sécurité civile et sécurité publique. Dans cette optique, le travail de prévention des risques, qui doit être pris en charge par les communes, va aborder des domaines nouveaux. Dans les risques traditionnels, c'est la politique d'urbanisme (préservation d'espaces tampon entre dangers et populations vulnérables) et de communication (information préventive) qui sont les plus concernées. Pour le risque sociétal que nous avons connu, ce sont l'ensemble des leviers locaux du « vivre ensemble » qui sont sollicités : la laïcité au quotidien, la création d'emplois, l'éducation à la diversité. Ce travail ne sera possible que si tous les partenaires de la vie locale parlent le même langage. Dans un rapport intéressant sur la « contre-radicalisation » pour la Fondation d'Aide aux Victimes du Terrorisme, Pierre Conesa propose notamment de ne plus parler d' « islamisme radical » (trop confusant et stigmatisant) mais plutôt de « sala-fisme djihadiste », afin de mieux circonscrire la menace. Au-delà des termes, le débat ne fait que commencer. n
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