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TERRITOIRES

2 Trouver le bon accompagnement

PUBLIÉ LE 1er JUIN 2015
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
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Les producteurs de biogaz sont comme les digesteurs qu'ils exploitent : sensibles à la moindre perturbation. Les mécanismes de soutien sont taillés au plus juste. « Le retour sur investissement doit être suffisant pour que ça marche, mais pas trop élevé, sans quoi les subventions sont inutiles », résume Gilles Deguet, vice-président de la Région Centre-Val de Loire chargé de l'énergie et du climat. L'argument est justifié, mais pour l'exploitant, chaque incident enraye la belle mécanique, par exemple quand une installation n'atteint pas les 8 000 heures d'activité par an qui font généralement référence. Les dysfonctionnements sont dans certains cas liés à de mauvais choix : une confiance trop appuyée en un bureau d'études qui s'est contenté d'un copier-coller d'une technologie déployée ailleurs sans effort d'adaptation, le recours à un spécialiste photovoltaïque qui s'est mis au biogaz sans comprendre que cela requérait d'abord des compétences en biologie… Toutefois, un projet bien ficelé peut aussi souffrir. « Les gros méthaniseurs ont des difficultés à équilibrer leur compte d'exploitation », remarque le député Jean Grellier, président du groupe d'études sur le développement de la méthanisation qui se réunit chaque mois à l'Assemblée nationale depuis l'automne dernier. Avant même de se lancer, les porteurs de projets font parfois machine arrière. « Toutes les installations que nous aidons ne sont pas construites », constate Guillaume Bastides, ingénieur à l'Ademe. L'agence a cherché à savoir pourquoi. Sur les 430 opérations soutenues depuis 2009, 7 % ont été abandonnées et 10 % sont incertaines. Les constructeurs préfèrent quelque fois avancer plus lentement que prévu car ils ont d'abord besoin de consolider leurs unités existantes. Par ailleurs, « l'accès au crédit est un problème récurrent », insiste-t-il. Les banquiers ont dans certains cas de bonnes raisons pour freiner des quatre fers, refusant par exemple de suivre un jeune agriculteur déjà surendetté lorsqu'il entend investir dans un nouveau projet à risque. Parfois leurs décisions sont plus discutables. Pour limiter les points de blocage, « nous travaillons désormais en concertation avec le monde bancaire pour rapprocher les expertises publiques et privées, explique Armelle Damiano, directrice d'Aile. Nous organisons par exemple des réunions bisannuelles avec les banques pour comprendre leurs craintes et répondre à ce qui les interpelle ». Cette stratégie est essentielle, en particulier dès lors que des projets recourent à des technologies novatrices (à l'instar de la valorisation de la spiruline, une micro-algue très prometteuse). Il est tout aussi important de travailler avec les porteurs de projets pour qu'ils améliorent leur dossier en menant très en amont des études qui leur seront demandées à un moment ou à un autre par leur banque. C'est le rôle que se sont assignées des structures locales comme RAEE, en Rhône-Alpes, ou Aile, dans le Grand Ouest. Les agriculteurs disposant de fonds propres généralement assez faibles, « l'apport des collectivités peut servir de levier », souligne par ailleurs Guillaume Bastides. Elles peuvent intervenir en investissant des capitaux, via une avance remboursable, des aides directes… À chaque fois, gare à bien mesurer les conséquences de la décision. « Les subventions poussent parfois les entreprises qui répondent aux appels d'offres à augmenter leurs prix », regrette Jean Grellier. Mieux vaut enfin suivre des règles de base comme celles de la Caisse des dépôts en impliquant un industriel qui maîtrise les technologies utilisées et une logique de territoire plutôt qu'un projet exogène. « S'il y a une aide à l'investissement, l'ancrage local est une contrepartie importante », confirme Armelle Damiano. Impossible de trop en demander à une filière qui manque de maturité. Jean Grellier a conscience que certaines dispositions réglementaires et fiscales pèsent encore lourd. « Depuis le 1er  janvier, les méthaniseurs sont exonérés de cotisations foncières et sur la valeur ajoutée pour cinq ans. Nous devons voir comment régler le problème de ceux qui ont investi avant cette date et qui pour certains ont subi des redressements fiscaux », illustre-t-il. l
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