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TERRITOIRES

Gérer son dispositif de protection

PUBLIÉ LE 1er JUIN 2015
LA RÉDACTION
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Digues, barrages, murettes, de nombreux ouvrages ont été érigés sur les cours d'eau pour protéger les territoires des inondations. À l'échelle locale, leur édification a longtemps constitué la seule réponse des élus pour rassurer la population exposée. La logique actuelle est plutôt de pérenniser l'existant que de lancer de grands projets. Pourtant, l'État soutient encore le financement des ouvrages grâce aux programmes d'action de pré­ vention des inondations (Papi) déployés sur les territoires cou­ verts par des plans de prévention des risques inondations (PPRI). Sur le delta du Rhône, mis à l'abri par 210 km de digues fluviales et 25 km de digues maritimes, le Symadrem (syndicat mixte d'aménagement des digues du Rhône et de la mer) a été créé en 2004 autour de deux régions, deux départements et treize col­ lectivités locales. Il gère l'exploi­ tation, les études et les travaux des digues pour parer au manque de moyens des associations syn­ dicales autorisées qui assuraient historiquement leur entretien. « En prenant cette compétence, nous avons préfiguré ce qui deviendra obligatoire demain avec la compétence Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, ndlr) », observe Thibaut Mallet, directeur adjoint du Symadrem. Financé par le Plan Rhône, via 40 % d'aides de l'État et 60 % des collectivités, un programme de 400 millions d'euros de travaux est prévu pour sécuriser les ouvrages, dont 70 millions sont déjà réalisés. « Les digues doivent être renforcées à la surverse pour éviter la formation de grosses vagues en aval en cas de forte crue. Ces travaux garantiront un niveau de sûreté millénal et un niveau de protection contre une crue cinquantennale à centennale », précise le responsable du Symadrem qui consacre chaque année 700 000 euros à l'entretien de ces ouvrages.   Créé en 2001 à la suite des débordements de la Somme, l'EPTB Somme (Ameva), qui regroupe trois départements, accompagne les collectivités adhérentes dans leurs travaux de protection contre les crues de nappe. Dans le cadre du plan Somme, une dizaine de barrages et d'écluses ont été construits ou redimensionnés sur le fleuve pour réduire l'aléa. Le conseil départemental de la Somme en tant que gestionnaire des voies navigables finance 80 % des tra­ vaux réalisés. Mais les collectivi­ tés locales participent également. Face à l'absence de propriétaires pour entretenir certains tronçons de cours d'eau (suppression des embacs, lutte contre l'érosion), elles assument cette compétence sur un linéaire de 500 km.   La communauté de communes de l'Abbevillois a aussi contribué dans le centre d'Abbeville aux travaux de contournement du fleuve vers des bras naturels de dé char­ gement. « Nous tentons d'accompagner les collectivités sans les déresponsabiliser. L'Ameva élabore les programmes de travaux et apporte une assistance technique pour faciliter leur mise en œuvre », explique Olivier Mopty, son directeur. Mais, demain, la Gemapi, qui attribue aux EPCI à fiscalité propre une compétence sur la prévention des inondations, va changer la donne. « Certains EPCI à fiscalité propre qui siègent au sein de notre EPTB ont déjà manifesté leur souhait, comme la loi le permet, de nous déléguer ou de nous transférer cette compétence. Pour ce faire, nous devons mettre nos statuts en conformité afin de pouvoir proposer une mission de maîtrise d'ouvrage sur des travaux à la carte », précise Olivier Mopty.   De son côté, Nîmes mène en solo sa politique de prévention depuis les inondations historiques de 1988. La ville est en proie aux crues torrentielles de six cade­ reaux, des petits cours d'eau à sec la plupart du temps. Plan de protection contre les inonda­ tions, PPRI, Papi, tous les outils réglementaires sont en place pour soutenir les actions enga­ gées par un programme de pro­ tection chiffré en 2008 à 240 mil­ lions d'euros. Aujourd'hui, la commune compte 18 barrages en amont, d'une capacité de rétention de 900 000 m³. Elle a inauguré, en 2014, un tunnel de 3 km et d'une capacité de 120 m³ par seconde pour l'un des deux cadereaux qui la traversent.   Un second tunnel urbain de 80 m3 /sec est en projet pour le caderau d'Uzès comme la construction d'un bassin de stoc­ kage en amont de 1,8 million de mètres cubes sous la forme d'une exploitation de carrière. Ces tra­ vaux sont financés dans le cadre des Papi successifs, via 75 mil­ lions d'euros dans le cadre du Papi I Nîmes­cadereaux (20072014) et 67 millions inscrits au Papi II sur 2015-2020. « Concrètement, il est impossible de se prémunir contre notre crue de référence, de retour de deux cents ans. En fixant le curseur à une crue de retour de quarante ans, nous atteignons les limites techniques des équipements envisageables en centre-ville. C'est, pour nous, l'optimum entre le coût et le bénéfice attendu, avec un retour sur investissement estimé à moins de dix ans », annonce Jean-Luc Nuel, responsable du programme de prévention des inondations de Nîmes.   Réduire l'aléa, mais jusqu'où ? La question se pose à tous les acteurs locaux et la réponse est souvent un compromis entre des considérations politiques, tech­ niques et économiques.   L'agglomération Orléans-Val de Loire a travaillé avec les acteurs locaux et l'État gestionnaire des digues sur une étude de modé­ lisation 2D EcriVals lancée en 2011. Celle-ci a vérifié l'efficacité du système d'endiguement, testé des scénarios de rupture et estimé la vitesse de remplissage du val et les hauteurs d'eau en cas d'inon­ dation. « Cette modélisation nous a permis d'affiner, grâce à une analyse comparative coût-bénéfice, nos possibilités de réduction du risque. Ces choix ont été hiérarchisés. Parmi les priorités principales, d'un coût de 35 millions d'euros, nous avons retenu la remise en fonctionnement du déversoir de Jargeau et la rehausse d'une digue à Saint-Denis-en-Val. Nous arrivons à 60 millions en intégrant toutes les priorités », précise Marielle Chenesseau, chargée de mission risques à l'aggloméra­ tion. Ces investissements prévus dans le cadre du plan Loire IV sont en principe cofinancés par la Région Centre-Val de Loire et le Département du Loir-et-Cher. Mais en réaction à la Gemapi, la Région a déjà annoncé qu'elle se désengageait de la restauration des systèmes d'endi guement et le conseil départemental semble suivre. « Ce problème pourrait concerner à l'avenir de nombreuses digues », observe Marielle Chenesseau. En effet, la Gemapi confie l'entretien de 3 000 à 4 000 km de digues aux EPCI à fiscalité propre, dont 750 km de digues gérées par l'État à partir de 2024. Mais le classement des digues « gemapiennes » est en passe d'être modifié par un nou­ veau décret. D'où le flou actuel sur les ouvrages et les responsabilités qui incomberont réellement aux collectivités compétentes. l
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