Autopartage de véhicules électriques, éclairage intelligent, mobilité sans contact... sur ces sujets, Nice a pris de l'avance et compris qu'il s'agissait d'un enjeu d'avenir mais aussi d'image. Dans l'art de ménager ses effets d'annonce, Nice tient le haut du pavé. « Dès 2008, j'ai engagé la mutation en développant un contexte favorable à l'innovation et en aidant des filières à fort potentiel de création d'emplois comme les nouvelles technologies et éco-industries », explique son maire Christian Estrosi. Elle a aujourd'hui dépassé l'étape du déploiement et valorise les retours d'expérience. Grâce aux capteurs, elle chiffre les économies réalisées sur le rendement du réseau d'eau. De fait, elle poursuit leur implantation afin de mesurer une dizaine d'autres paramètres (air, bruit, vent, déchets...). Le but ? Apprendre à administrer ces réseaux, exploiter ces données pour créer des services améliorant la qualité de vie. « Le tout sans se disperser, en veillant à la cohérence des choix technologiques », rassure Christian Tordo, adjoint au maire et délégué au développement économique. Cet ancien patron issu de l’électronique (Texas Instruments) anime à la métropole un centre d’excellence coordonnant les initiatives innovantes : « Nous y réunissons les cadres des collectivités, hiérarchisons les actions d’innovation en fonction des besoins, du budget et faisons de la pédagogie sur l’open data ».Il ne cache pas être sollicité par les entreprises : « Il est essentiel que la collectivité conserve la maîtrise. Notre stratégie est bâtie sur des enjeux transversaux : favoriser une meilleure gestion du territoire, développer la ville intelligente pour renforcer l’emploi et l’attractivité, inciter les habitants à utiliser les données produites ». Dans cette région longtemps victime de coupures de courant, l’expérimentation de systèmes énergétiques innovants est motivée par l’idée de corriger un défaut structurel lié à la situation de Nice en péninsule électrique. Avec Veolia et Alstom, la métropole teste sur des sites tertiaires et industriels les potentiels de flexibilité de la consommation d’électricité par usage. En cours, un démonstrateur de quartier solaire dans une ville voisine (Carros) et une action d'optimisation des consommations menée avec une centaine de foyers témoins, ERDF et le CSTB. Second cheval de bataille, également justifié, la mobilité : Nice souffre des embouteillages. Nul hasard à ce qu’une start-up de l’autopartage, Vulog, s’y soit créée puis se soit fait la main sur la flotte de la ville avant d’exporter sa solution, sans pour autant déménager. « Attirer et retenir les start-up est important, souligne l'élu. Nous leur offrions 450 m2 de locaux, contre aujourd’hui 5 000 m2 de pépinière. Outre Vulog, les deux pépites les plus matures sont AdvanSolar (photovoltaïque) et Qualisteo (gestion énergétique des bâtiments) ».Épine dorsale de sa politique innovation : le projet d’aménagement de la vallée du Var où à l’éclosion des smart grids s'ajoute une autre priorité, la prévention des risques naturels. Un centre de surveillance spécialisé y sera créé. Enfin, Nice entend bénéficier des transferts des innovations issues de la recherche des campus comme Sophia Antipolis, avec qui elle multiplie les conventions. Par exemple pour développer des projets de recherche sur les perturbateurs endocriniens. Partenaire récurrent, le Commissariat à l’énergie atomique. « Avec le CEA et des médecins allergologues nous venons de lancer un service novateur de suivi journalier du taux de pollen dans l’air, illustre l'élu. Il est fourni gratuitement aux habitants. C’est bien la preuve que l’innovation n’est pas seulement tournée vers le futur, mais aussi le quotidien des habitants .»Morgan BoëdecCliquez ici pour retrouver l'intégralité des articles de ce dossier Ville durable