Dans la famille des constructeurs de bâtiments à énergie positive, il y a la première génération. Celle qui bombait le torse mais qui finissait souvent par s’écraser sur le mur de la réalité avec des technologies non abouties. Et puis il y a la seconde. Celle qui profite des erreurs passées, qui avance à pas comptés… Avec une certaine réussite, si l’on en croit l’expérience de GA. Un an après avoir inauguré son siège social Agua et obtenu le premier label Bepos Effinergie pour un bâtiment tertiaire, le groupe immobilier affiche des performances supérieures à ses espérances. La consommation énergétique plafonne à 20,28 kWh/m²/an pour ce qui concerne les cinq usages pris en compte par la réglementation thermique. Il tablait sur 25 kWh.« Nous avons eu une météo plutôt favorable », concède Jean-Philippe Andrieu, directeur des équipements de l’entreprise. Même avec un hiver rigoureux, la cible devrait toutefois être atteinte. L’isolation, les questions d’étanchéité à l’air ou encore la production photovoltaïque qui compense la consommation ne sont plus des sources d’incertitude comme auparavant. Et si l’on compte généralement un temps d’apprentissage d’au moins un à deux ans pour prendre en main les équipements et optimiser les réglages, l’obstacle semble ici franchi. Des surprises, il aurait pu pourtant y en avoir car, contrairement à d’autres Bepos, celui-ci laisse pas mal de latitude aux usagers : augmenter son chauffage de plusieurs degrés si nécessaire, ouvrir sa fenêtre…Pas question donc de miser sur une régulation centrale dont les règles implacables s’imposent à tous et créent une insatisfaction parfois contre-productive. Pas question, non plus, d’abandonner toute velléité de pilotage à distance. La plus grande originalité d’Agua est sans doute son système de conditionnement d’air mixte, avec des plafonds rayonnants alimentés par géothermie pour la performance et des systèmes dits de façade pour que chacun conserve la possibilité de définir son propre niveau de confort avec des modifications à la marge. Très concrètement, des consignes adaptées à la météo sont envoyées aux équipements. Les usagers peuvent les modifier et une technique adaptative permet de mémoriser les préférences récurrentes des uns et des autres. ODOlivier Descamps