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Centre de tri : fermer sans casse sociale

PUBLIÉ LE 8 NOVEMBRE 2016
LA RÉDACTION
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Avec l’extension des consignes de tri des emballages, c’est tout le paysage des centres de tri qui va être renouvelé. En effet, le changement des pratiques à l’échelle du citoyen a pour corollaire l’industrialisation et l’automatisation des centres de tri. Avec l’augmentation des volumes de résines plastiques attendue, le tri manuel va devoir être abandonné.Les réflexions sur le sujet remontent au tout début du projet d’extension des consignes de tri. Dès le début de 2015, une note a été élaborée conjointement par Eco-Emballages et l’Ademe, et toutes les parties prenantes (producteurs de plastiques, opérateurs, collectivités…). « Le problème ne réside pas tant dans les volumes à trier que dans l’impossibilité de reconnaître les différents types de plastiques à l’œil nu », explique Sylvain Pasquier, au service produit et efficacité matière de l’Ademe. Sans compter qu’avec les nouvelles consignes, les objets seront plus petits et plus sales (pots de yaourt, etc.). Surtout, le tri manuel entraîne de vrais soucis de santé. « Après vingt ans de chaîne, on sait que ce métier n’est pas tenable. Il y a beaucoup de troubles musculo-squelettiques, et les conditions de travail se dégradent avec l’arrivée de nouveaux déchets », poursuit Sylvain Pasquier. En fait, la mutation des centres de tri a déjà commencé. Les dernières installations ouvertes en France sont de grosse capacité, de 30?000 à 60?000 tonnes par an. L’appel à projets d’Eco-Emballages, qui finance la modernisation de ces sites pour faire face à l’extension des consignes de tri et à l’augmentation des volumes de la collecte sélective des ménages, a permis d’engager les travaux sur une trentaine de centres en 2016.Conséquence logique : les petites unités disparaissent. En 2007, la France comptait 275 installations. À la fin du premier semestre 2016, il n’en restait que 220, et le décompte devrait se stabiliser vers 110 ou 120 à l’horizon 2022. Or elles emploient souvent des personnes en insertion, parfois peu mobiles. « Les emplois dans les petits centres de tri sont une vraie question. Nous avons adopté ce mois-ci une stratégie sur la modernisation des centres qui intègre cet enjeu », assure Matthieu Orphelin, directeur du service économie circulaire et déchets de l’Ademe. Le soutien de l’Ademe à la modernisation ou la création des centres de tri tiendra en effet compte des propositions du porteur de projet en matière d’accompagnement des personnels dont l’installation doit fermer et du devenir des emplois. Selon les estimations de l’Ademe, 3?500 emplois non qualifiés pourraient disparaître, et 8?000 nouveaux créés. « Entre la suppression de postes dans les centres et la création dans la collecte, le solde sera positif », chiffre Matthieu Orphelin. « Cette évolution des métiers se fera en périphérie des centres. Les opérateurs vont travailler sur la préparation des déchets, à l’entrée de l’installation, et sur le contrôle-qualité, en sortie. Avec moins de personnes, et des compétences différentes », esquisse Sylvain Pasquier. Les déchèteries et les ressourceries sont également des pistes à explorer.En Vendée, le syndicat Trivalis a « bien géré la situation », selon Sylvain Pasquier. Le département a fermé quatre petits centres de tri très manuels pour en ouvrir un grand, automatisé. À la clé : 55 emplois, contre 120 précédemment. « Tous les scénarios ont été étudiés : soit rénover les petits centres, soit fermer les plus anciens en modernisant les plus récents, soit la création ex nihilo d’un grand centre. L’investissement était similaire dans chaque cas, mais les frais de fonctionnement étaient réduits de 2,5 millions d’euros par an dans l’option de l’automatisation », compare Gérard Hérault, vice-président du syndicat. Tous les sites auront une nouvelle vie : l’un a été vendu à une association d’insertion qui a un projet de tri des cartons, deux ont été rétrocédés à leur communauté de communes et seront transformés en quai de transferts et bureaux, et pour le dernier, un centre de fabrication de combustibles solides de récupération (CSR) est à l’étude. Un reclassement a été proposé à chaque salarié sur le nouveau site. Tous n’ont pas accepté, et quelques postes étaient restés vacants.  Autre exemple en région parisienne, le Syctom a été confronté à la situation lors de la rénovation du centre de tri de Romainville : celui-ci est passé d’un process quasiment manuel à un tri très automatisé. Dans ce cas, l’augmentation de capacité (de 30?000 à 45?000 tonnes par an) a permis de conserver tous les opérateurs. Chez les grands, Suez a une vision très claire des enjeux. « Nous gérons 45 sites, en exploitation, en délégation ou en propriété, d’une capacité de 3?000 à 50?000 tonnes par an », décrit Aurélien Toupet, directeur tri et valorisation chez Suez Recyclage et Valorisation (R & V) France, qui réfléchit aux évolutions sur son parc en partenariat avec les collectivités locales (si l’installation leur appartient) ou tout au moins avec leur accord (si Suez est propriétaire). « Depuis dix-huit mois, nous avons engagé la fermeture de quatre sites d’une capacité d’environ 3?000 t/an dont nous sommes propriétaires. » Les sites, qui accueillaient jusque-là plusieurs activités, se spécialisent. « Avec le décret imposant le tri des cinq flux de déchets professionnels, la gestion des déchets d’activité économique monte en puissance. Et le tri des DIB, hétérogène et adapté en fonction des prix des matières secondaires, reste très manuel », indique Aurélien Toupet. Pour les personnels, ils sont soit orientés vers le contrôle-qualité, « une évolution relativement facile », vers la conduite d’engin ou, plus compliqué du fait des compétences à acquérir, vers la maintenance. « Cette reconversion se fait au cas par cas, car cela dépend de la typologie du territoire et du calendrier, qui s’étale jusqu’en 2022. Par exemple, en Île-de-France, il existe un potentiel sur les déchets du BTP », explique Aurélien Toupet. Veolia, de son côté, estime que les longs délais entre les projets de fermeture et le démarrage opérationnel d’un nouveau centre de tri sont suffisants pour prévoir les reconversions. Pour faire le point sur les bonnes pratiques et les écueils à éviter, l’Ademe a lancé une étude, avec Eco-Emballages, dont les résultats sont attendus au printemps 2017. Une restitution « simple et opérationnelle » est prévue pour accompagner les collectivités et les opérateurs dans leurs projets.Albane Canto 
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