La métropole lyonnaise a présenté en avant-première à Pollutec son inventaire historique urbain qu'a réalisé le BRGM. Cette base de données répertorie à l'échelle parcellaire cadastrale les sites industriels potentiellement pollués. « Sur les 538 km² du territoire, nous avons identifié 10 300 sites dont 90 % ont été localisés », explique Blandine Clozel du BRGM. Pour la collectivité, cet IHU est un outil d'une importance majeure dans sa politique d'aménagement. « Le Grand Lyon a des responsabilités en matière d'urbanisme et en matière foncière. Cet outil va nous permettre de mieux gérer nos aménagements et d'optimiser les implantations comme les parkings, les écoles... », constate Pierre Clottes de la direction du Foncier du Grand Lyon. Les bureaux d'études saluent également cette avancée. « Cette base de données va sécuriser nos projets », n'hésite pas à dire Noëlle Doucet chez Artelia.L'IHU est d'autant plus bienvenu que la loi Alur a clarifié les responsabilités en matière de réhabilitation des sites pollués. La loi prévoit la publication par arrêté préfectoral des secteurs d'information sur les sols dits SIS avant le 1er janvier 2019. Ces SIS identifieront les terrains pollués justifiant des études de sols et des mesures de gestion. Sur ces sites, le maître d'ouvrage devra s'assurer de la compatibilité entre l'état du terrain et l'usage projeté, une compatibilité qui devra faire l'objet d'une attestation d'un bureau d'études certifié. C'est dire que les acteurs, aménageurs privés ou publics et bureaux d'études, doivent disposer d'informations précises et fiables pour éviter toute mauvaise surprise.Peu de collectivités en France disposent d'un inventaire historique urbain. On peut citer outre le Grand Lyon, Amiens Métropole et Grenoble. Pour en disposer, le Grand Lyon a profité du travail effectué par le BRGM depuis 2010 pour la mise à jour de l'inventaire historique régional (IHR). Cette mise à jour était une nécessité car l'IHR de la région Rhône-Alpes, le premier réalisé en France, l'avait été avant que le ministère de l'Environnement n'impose une méthodologie unique. « Nous commençons par une étude bibliographique auprès des archives pour identifier tous les activités exercées sur un site. Puis nous reconstituons l'historique de chaque site et enfin nous soumettons ces informations aux communes pour validation », décrypte Blandine Clozel. Et les résultats, édifiants, montrent tout l'intérêt de cette mise à jour. Alors que l'IHR existant répertoriait 1 933 sites, la mise à jour en révèle 43 500 ! « 80 % des communes sont impactées avec de 1 à 5000 sites identifiés par commune, 5000 pour la ville de Lyon », explique-t-elle. Toutes ces informations seront en ligne dès janvier prochain à la fois sur le site Basias http://basias.brgm.fr/ et sur le site géorisques http://www.georisques.gouv.fr/ .Dominique Bomstein