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« Il nous faut comprendre les flux d’énergie dans la ville »

PUBLIÉ LE 5 JANVIER 2017
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
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Pourquoi créer un laboratoire sur l’efficacité énergétique avec EDF ?Christian Inard : Plus exactement, le fil conducteur de nos travaux sera l’efficacité énergétique et environnementale de l’enveloppe du bâtiment et de la ville. Cette thématique est devenue très importante avec l’urbanisation, compte tenu de la part des bâtiments dans les consommations d’énergie et de matières, et du développement de technologies à la croisée de la construction, de l’énergie et du numérique. Avec ce laboratoire, nous avons voulu formaliser le travail que nous menions déjà avec EDF et partager des outils, autant pour les expérimentations que la théorie et la modélisation.De quelles ressources disposez-vous ?Christian Inard : Le laboratoire a été créé début 2016. Ce n’est pas la première fois qu’EDF noue ce type de partenariat, c’est le quinzième en France. Dans notre cas, la convention a été signée pour une période de quatre ans renouvelable. 4EV lab bénéficie d’un budget propre. Il sera dirigé en alternance par un représentant universitaire et un responsable d’EDF, sous l’autorité d’un comité directeur. L’idée est de réunir les compétences du département R&D d’EDF sur l’énergie dans les bâtiments et les territoires avec celles du laboratoire des sciences de l’ingénieur pour l’environnement de l’université de la Rochelle.Vos travaux sont-ils ouverts à d’autres parties prenantes ?Christian Inard : Oui, absolument. 4EV lab va disposer de quinze à vingt chercheurs et d’un soutien d’EDF à hauteur de 40?000 euros par an. Mais ce ne sont là que des moyens pour amorcer sa structuration. Régions, Agence nationale de la recherche, Ademe, fonds européens… Notre objectif est de chercher d’autres sources de financements en constituant des consortiums pour répondre à des appels d’offres. Les projets porteront aussi bien sur la recherche fondamentale qu’appliquée.Sur quelles sujets ?Christian Inard : Le but est de faire progresser les connaissances et les savoir-faire autour de l’énergétique du bâtiment. Plus précisément, nous avons défini quatre axes de recherche. D’abord, la qualité de l’air intérieur. Ensuite, la maîtrise de l’humidité. Nous allons aussi travailler sur la modélisation des bâtiments dans leur environnement urbain. Enfin, le quatrième axe porte sur les grands équipements de tests de façades en climat naturel. Pour commencer, nous avons lancé une thèse sur la qualité de l’air et répondu à trois appels à projets, un de l’Ademe et deux de l’Agence nationale de la recherche. Sans attendre, nous réfléchissons à solliciter le programme européen Horizon 2020. Pour répondre à tous ces appels à projets, nous cherchons à nous associer à des bureaux d’études, des industriels et des acteurs académiques dans le bâtiment, l’urbanisme ou l’architecture. Mais pas seulement. Quand on travaille sur la ville, on travaille aussi sur les réseaux énergétiques intelligents. Nous avons donc aussi besoin, par exemple, de spécialistes de l’informatique et du génie électrique.Pourquoi s’intéresser à la qualité de l’air intérieur ?Christian Inard : C’est une préoccupation assez récente, un vrai enjeu de santé publique et un sujet complexe. Dans les bâtiments, des polluants sont présents à des concentrations relativement faibles, trop faibles pour de nombreux appareils de dépollution existants. Mais les temps d’exposition sont longs. À ce jour, on ne sait pas vraiment prédire leurs effets sur la santé humaine. 4EV va donc travailler sur la modélisation couplée de la performance énergétique du bâtiment et de la qualité de l’air intérieur. Nous allons constituer des bases de données d’émission de polluants en fonction des matériaux et des équipements. Nous voulons aussi développer des méthodes de mesure, des connaissances et savoir-faire pour accompagner l’évolution de la réglementation.L’enjeu est-il identique pour l’humidité ?Christian Inard : Oui, le problème est plus ancien, mais analogue. La profession l’avait résolu en jouant sur les systèmes de ventilation et sur la perméabilité des matériaux. Seulement, pour améliorer la performance énergétique des bâtiments, leurs enveloppes vont être de plus en plus étanches. Il faut donc trouver de nouvelles solutions pour traiter le problème de l’humidité, en tenant compte des comportements d’absorption et de désorption des parois comme les murs. Pour la qualité de l’air comme pour l’humidité, nous allons faire appel aux disciplines classiques de la physique du bâtiment avec l’étude des transferts de chaleur, de masses, de polluants.Les travaux vont-ils déboucher sur la création de nouveaux outils ?Christian Inard : Oui, pour la qualité de l’air intérieur comme l’humidité. Nous allons certes mener des travaux de recherche fondamentale, construire des modèles de comportement des matériaux en termes de propriétés hygrothermiques, mettre en équations les transferts de chaleur, d’air et d’humidité. Par exemple, pour prédire la quantité de polluants à laquelle un habitant pourra être exposé. Mais nous souhaitons aussi développer des outils très opérationnels et des indicateurs utilisables notamment lors de rénovation thermique d’un bâtiment.Quels travaux allez-vous mener plus spécialement sur les façades des bâtiments ?Christian Inard : Des innovations sont aujourd’hui nécessaires pour rendre les bâtiments de plus en plus autonomes en énergie. Y compris au niveau de leur enveloppe. Nous prévoyons de tester de nombreux équipements de façades afin d’évaluer leurs performances, en jouant sur les entrées et sorties d’air, ou en installant par exemple des ombrières photovoltaïques. Sur son site de recherche en Seine-et-Marne, EDF dispose de deux maisons jumelles pour tester des équipements de façade. À La Rochelle, l’université possède des moyens d’essais complémentaires pour de plus grandes dimensions, notamment pour des applications dans les immeubles de bureaux.Mais vous n’allez pas travailler uniquement à l’échelle du bâtiment…Christian Inard : Non ! Souvent, on modélise le bâtiment seul. Avec la question montante des ilots de chaleur et du changement climatique, on ne peut plus s’en contenter. C’est tout l’objet de notre travail sur la modélisation des bâtiments dans leur environnement urbain. Il nous faut réussir à intégrer plusieurs bâtiments à l’échelle de l’ilot, du quartier et de la ville. C’est-à-dire modéliser tous les flux, la végétation, les différents revêtements, les systèmes d’humidification, etc. Quel est l’impact de l’environnement urbain sur le comportement énergétique du bâtiment, et réciproquement l’impact de ce bâtiment sur le microclimat local ? Pour donner des indications aux urbanistes, il nous faut comprendre les échanges énergétiques aux différentes échelles.Propos recueillis par Thomas Blosseville
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