Le bébé est sur le point de naître. On connaît déjà son petit nom : BDF pour Bâtiment Durable Francilien. Et ses parents : l'Ademe Île-de-France, qui finance un partie du projet, et le pôle de ressource Ekopolis, qui le pilote. Le petit parisien s'inspire de son cousin né en 2008 sous le soleil de Provence : BDM ou Bâtiment durable Méditerranéen, un démarche d'accompagnement et d'évaluation collective des qualités environnementales, économiques et sociales des constructions. « Nous sommes heureux de partager nos outils et méthodes. Languedoc-Roussillon, ainsi que Midi-Pyrénées depuis leur fusion, nous ont emboîtés le pas voilà deux ans. Auvergne-Rhône-Alpes s'engage également sur ce chemin. Le plus important pour nous, c'est que toutes ces démarches soient conçues dans le même esprit d'éthique et d'ouverture », souligne Daniel Fauré, un des pères de la démarche et délégué général d'Envirobat-BDM, l'association qui la porte aujourd'hui.« Nous nous inspirons très directement de la philosophie BDM ainsi que des travaux du conseil régional d'Île-de-France. Avant de nous attaquer au neuf, nous avons commencé à travailler avec de nombreux professionnels sur une grille d'évaluation spécifique à la réhabilitation, un sujet particulièrement important pour les nombreux logements collectifs de la région », explique Thomas Philippon, le directeur d'Ekopolis qui liste les autres spécificités, d'avantage liées à l'urbanisme qu'au climat, de la région parisienne : îlots de chaleur, tissu urbain dense, déplacement et stationnement, qualité de l'air ou encore gestion des déchets de chantiers…BDF va se concentrer sur le logement collectif, les équipements publics et le petit tertiaire de bureau. Comme BDM, il offrira une alternative aux certifications classiques « cofraquées », avec un système plus souple d'accompagnement et d'évaluation par les pairs, ou « système participatif de garantie » qui fait intervenir une commission composée de professionnels du bâtiment. « Nous développons cet outil pour répondre aux besoins exprimés de façon récurrente par de nombreux maîtres d’œuvres ou d'ouvrages qui ne peuvent se payer une certification classique. Des communautés d'agglomérations comme Plaine Commune ou Est Ensemble se montrent d'ores et déjà intéressées par cet outil qui permettra de valider la qualité de leurs projets », conclut Thomas Philippon.Fabian Tubiana