Contre le projet de mine de la Montagne d’Or, le WWF France dévoile ce vendredi une étude portant sur le potentiel de développement économique de la Guyane.
La Montagne d’Or est un projet de mine à ciel ouvert destiné à extraire de l’Or. Cette mine qui doit être construite de 2019 à 2021, sera située dans le Nord Ouest de la Guyane. Toutefois le projet divise. En effet, de nombreuses associations s’inquiètent des conséquences d’un tel site sur l’environnement. Beaucoup remettent également en cause l’intérêt économique de la Montagne d’Or. Dans une étude dévoilée aujourd’hui par le WWF France, le cabinet Deloitte Développement Durable propose une alternative au projet minier.
Miser sur des filières locales
Le cabinet de conseil montre d’abord dans cette étude que le secteur minier industriel importe 75% des biens et services dont il a besoin pour produire, plutôt que de se les procurer au niveau local. Aussi, il propose plutôt de développer dix secteurs à "forts effets d’entraînement" pour l’économie locale. Sont identifiés : l’agriculture et l’élevage, la pêche, l’agroalimentaire, le bois, le tourisme, les énergies renouvelables, la gestion des déchets, la construction, l’audiovisuel et l’économie de la connaissance. Selon l’étude, l’augmentation de la production dans chacun de ces secteurs engendrerait la création d’emplois. Par exemple, une hausse de la production de 10 millions d’euros dans le secteur de l’agriculture générerait 8,5 millions d’euros de valeur ajoutée et créerait 128 emplois.
Deux scénarios possibles pour un développement local et durable
En tenant compte de l’analyse de chacun des dix secteurs identifiés, le cabinet de conseil Deloitte Développement Durable propose dans son étude deux scénarios possibles de développement économique en Guyane. Le premier s’appuie sur une projection de l’Insee qui estime le besoin de création d’emploi à 2000 par an à horizon 2022. Pour y arriver, l’étude préconise une augmentation cumulée de la production des dix filières à hauteur de 163 millions d’euros par an. Selon elle, elle permettrait de créer 78,8 millions d’euros de valeur ajoutée pour l’ensemble de l’économie et 2.360 emplois.
Un deuxième scénario plus ambitieux s’aligne sur l’objectif de la France de réduire à 7% le chômage dans la population active. Selon le cabinet de conseil, cela nécessiterait une augmentation de la production dans les dix filières de 270 millions d’euros par an. Une hausse qui permettrait la création de 4.020 emplois et 130 millions d’euros de valeur ajoutée supplémentaires.