La Normandie a doublé ses investissements en 2019. Crédits : Normandie/DR
Une étude du bulletin d’information statistique (BIS) de la Direction générale des collectivités locales (DGCL), démontre qu’entre 2015 et 2019, les dépenses de fonctionnement des régions françaises sont restées stables et ce, malgré les transformations qu’elles ont subies.
Dans le cadre de la réforme territoriale de la loi relative à la délimitation des régions, le nombre de territoires régionaux est passé de 27 en 2015 à 18 en 2016. Six régions de France métropolitaine ont gardé leur contour d’origine et les autres ont fusionné donnant naissance à sept nouvelles régions. Face à ces transformations, la DGCL a examiné les effets de ces regroupements sur l’évolution des dépenses des régions en tenant compte des modifications des compétences afin de comparer les régions fusionnées et régions inchangées. Résultats : les dépenses de fonctionnement des régions se trouvent en 2019 au même niveau qu’en 2015, hors transports transférés et gestion des fonds européens.
Ce rapport indique que les dépenses d’investissement des régions françaises ont progressé de 1,5 milliard d’euros, pour atteindre 10,6 milliards d’euros en 2019. Entre 2015 et 2019, les frais de personnel et les charges financières des régions fusionnées ont progressé moins vite que celles des autres régions. En revanche, les achats, les charges externes et les subventions versées ont augmenté plus vite en 2019 pour les régions fusionnées. « Les dépenses de fonctionnement augmentent beaucoup plus vite pour les régions fusionnées (+ 20 % au bout de quatre ans) que pour les régions inchangées (+ 12 %) », précise l’étude.
Toutefois, les autres dépenses de fonctionnement des régions fusionnées ont connu une faible progression. Celles-ci ont augmenté à hauteur de 10 % sur quatre ans pour les frais de personnel, « un peu moins que celles des régions inchangées (+ 12 %) ». Les charges financières des régions fusionnées ont diminué de 20 % entre 2015 et 2019, tandis que celles des régions inchangées ont augmenté de 6 %.
Des investissements en baisse et un endettement stable malgré les divergences entre régions
Autre indicateur pris en compte dans l’étude : l’investissement. De 2015 à 2018, les investissements ont baissé en moyenne pour les deux groupes de régions. Cette baisse est plus marquée pour les régions inchangées (- 10 %) contre moins 5 % pour les fusionnées. Cela s’expliquerait en partie par une augmentation des investissements liée à la région Normandie en 2019, « qui a presque doublé ses investissements en mettant en place une nouvelle offre de transport (hors transports transférés) », indique-t-on dans le rapport.
Les indicateurs d’endettement des deux groupes de régions sont également assez similaires au cours de cette période. L’encours de la dette a augmenté de presque 15 % entre 2015 et 2019 pour les deux groupes de régions, « et le délai de désendettement se situe autour de 4,2 ans pour les deux groupes ».
Malgré la divergence des trajectoires due aux différentes décisions régionales, les résultats restent quasiment identiques. Les régions fusionnées ont fait en sorte de réduire leurs emprunts dès 2017, mais une légère augmentation de la dette a été notée depuis 2018. Quant aux autres régions, le rapport montre une forte augmentation de l’endettement entre 2015 et 2018, puis enregistre une baisse brutale en 2019, « du fait d’emprunts très réduits et de remboursements de dette accrus cette année-là ».