Les vagues de chaleur extrêmes sont alarmantes, alerte l'ONG Action contre la Faim. Crédits : Pixabay
Un grondement a été déclenché par l’association Action contre la faim, jeudi 27 mai à Paris, pour attirer l’attention des citoyens sur les conséquences du changement climatique sur la faim dans le monde.
La crise climatique et la faim vont de pair, a alerté l’ONG Action contre la Faim. En diffusant un surprenant bruit dans cinq quartiers de Paris le 27 mai, l’organisation a espéré provoqué une prise de conscience collective sur le lien de causalité existant entre « climat et faim » et d’expliquer les effets néfastes sur les systèmes alimentaires.
En se reposant sur les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’ONG explique que le changement climatique fait partie des trois causes majeures de la faim dans le monde après les guerres et les chocs économiques. « La crise climatique et les catastrophes naturelles étaient la première cause de crise alimentaire pour 29 millions de personnes », précise l’association. Les conditions météorologiques extrêmes sont « le principal moteur de l’insécurité alimentaire aiguë dans 15 pays avec environ 16 millions de personnes en crise ou pire (IPC / CH Phase 3 ou plus) ou équivalent en 2020 », rajoute-t-elle.
« Les pays les plus touchés par la faim sont ceux qui sont les plus touchés par les aléas climatiques extrêmes. Ce sont aussi des pays et populations qui sont les plus vulnérables et les moins résilients, du fait de leur accès limité aux ressources productives, et à des filets de protection sociale, face aux conséquences de la crise climatique. Cette crise affecte les écosystèmes, les moyens de production, l’économie et les moyens de subsistance des personnes qui dépendent de l’agriculture. Des sécheresses plus fréquentes ou prolongées, un nombre croissant de tempêtes, d’inondations et de vagues de chaleur extrêmes figurent parmi les effets les plus alarmants », a déclaré Pierre Micheletti Président d’Action contre la Faim, dans un communiqué.
Quelles solutions face à ce fléau ?
Action contre la Faim déplore notamment le manque de soutien public aux actions d’adaptation aux dérèglements climatiques. « Actuellement, l’adaptation est nettement sous-financée », alors que c’est un sujet intersectoriel. « Il est fondamental que les politiques publiques liées à l’agriculture, à la sécurité alimentaire, à la nutrition, à la santé, au développement rural, à l’eau et à l’assainissement et au développement économique tiennent pleinement compte », a-t-elle rappelé.
Dans ce contexte, l’organisation encourage au développement de l’agroécologie paysanne, comme solution pérenne contre la faim et contre le réchauffement climatique. Cette méthode d’agriculture durable et respectueuse des ressources, constitue « une réponse complète aux défis de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la crise climatique ». Celle-ci permettrait à la fois de s’adapter à la crise climatique à travers une utilisation optimale des ressources disponibles tout en réduisant le recours aux pesticides, aux engrais chimiques et aux combustibles fossiles. « Elle réduit également la dépendance des agriculteurs envers les fournisseurs et ainsi, leurs risques financiers en cas de mauvaise récolte », souligne Action contre la Faim.