Les changements climatiques causés et accélérés par l’activité humaine engendreront des cyclones tropicaux « deux fois plus fréquents » au milieu du 21ème siècle. Ce constat alarmant est dévoilé dans l’étude « A globally consistent local-scale assessment of future tropical cyclone risk » publiée ce mercredi dans la revue Scientific Advances. Celle-ci prévoit également une potentielle augmentation d’environ 20 % de la vitesse maximale du vent associée à ces cyclones.
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Grâce à cette modélisation, les chercheurs ont été en mesure de projeter précisément la fréquence et le comportement des cyclones tropicaux au cours des prochaines décennies et ce, même dans les régions qui ne connaissent pas ces phénomènes aujourd’hui.
Risque accru pour les pays à faible revenu
Résultats ? D’après l’analyse, la fréquence des cyclones les plus intenses, de catégorie 3 ou supérieure, augmenterait globalement ce qui mettra en péril de grandes parties du monde. En revanche, les cyclones et les tempêtes tropicales plus faibles deviendraient moins fréquents dans la plupart des régions du monde, à l’exception du golfe Persique et du Bengale. Ces cyclones s’accompagneraient d’une augmentation de la vitesse maximale du vent qui « passe de 35,0 1,9 m/s dans la ligne de référence […] à une moyenne de 39,9 3,0 m/s dans les ensembles de données STORM-C sur le climat futur », fait savoir l’étude.
Les chercheurs estiment également que les endroits les plus à risque se trouveraient dans des pays à faible revenu. Les pays où les cyclones tropicaux sont relativement rares aujourd’hui « verraient un risque accru dans les années à venir, y compris le Cambodge, le Laos, le Mozambique et de nombreuses nations insulaires du Pacifique, comme les îles Salomon et les Tonga ». De son côté, l’Asie connaîtrait la plus forte augmentation du nombre de personnes exposées à ces cyclones, notamment en Chine, au Japon, en Corée du Sud, et au Vietnam.
Atténuer les impacts
Par ailleurs, les chercheurs espèrent que les gouvernements et les organisations puissent se saisir de cette étude afin d’élaborer des stratégies d’atténuation des impacts que ces cyclones peuvent provoquer. « Nos résultats peuvent aider à déterminer les endroits susceptibles de connaître la plus forte augmentation du risque de cyclones tropicaux. Les gouvernements locaux peuvent alors prendre des mesures pour réduire les risques dans ces régions, afin de réduire les dommages et les décès », souligne Nadia Bloemendaal, chercheuse à l’Institut d’études environnementales, Université d’Amsterdam aux Pays-Bas.