Leurs yeux sont électroniques, et si d'aventure vous prend l'envie de les toucher, elles hurlent. Ces sirènes-là sont des stations de mesure et d'alerte installées par Lyonnaise des eaux pour surveiller les 7 500 ha de l'étang de Thau (Hérault), mesurer en permanence la qualité de l'eau et déclencher des alarmes en cas de pollution. Elles font partie d'un dispositif très complet, comportant des courantomètres installés dans les canaux de la ville de Sète pour suivre les échanges d'eau entre mer et lagune, des appareils pour déterminer la présence d'eau de pluie ou de mer dans les déversoirs d'orage, et des équipements d'auscultation par vidéopériscope du réseau d'assainissement. Paramètres mesurés : température, salinité, oxygène dissous, turbidité. Une grande biodiversité aquatique prospèrent sur l'étang, justifiant son appartenance aux sites Natura 2000. Pour la préserver, Thau Agglomération a signé avec SDEI, filiale de Lyonnaise des eaux, une délégation de service public. L'agglomération vise la certification Iso 14001 de son réseau d'ici à 2010 et investit 50 millions d'euros dans le projet. Cette « gestion active des milieux aquatiques » permettra d'identifier l'origine des polluants, et de là les actions à entreprendre. Car l'enjeu est aussi économique : l'étang de Thau est au centre d'une activité conchylicole, thermale et touristique qui fait vivre des milliers de familles.