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Accueil > Actualités > Biodiversité > Trame verte et bleue, les Régions à la barre
BIODIVERSITÉ

Trame verte et bleue, les Régions à la barre

PUBLIÉ LE 1er MAI 2009
LA RÉDACTION
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En mars dernier, la Région Rhône-Alpes a publié son atlas des corridors biologiques, un document de 62 cartes au 1/100 000 recensant 160 corridors, 6 000 axes de déplacements de la faune et 330 connexions régionales, sans compter l'inventaire de 650 points de conflits, 350 obstacles et 1 800 barrages et seuils ainsi qu'un guide méthodologique de mise en oeuvre. « Notre objectif, c'est vraiment de mettre en commun les informations de tous les acteurs concernés - 97 structures locales associées à 94 réunions de concertation - pour rendre cohérentes les différentes approches lancées sur notre territoire », souligne Hélène Blanchard, vice-présidente chargée de l'environnement au conseil régional. Et depuis 2006, des contrats de territoire corridors biologiques soutiennent financièrement jusqu'à 80 % les projets locaux. Une stratégie que salue le conseil général de l'Isère. « Nous avons établi notre réseau en 2001 et défini sur cette base dix priorités d'action sur dix ans. Certaines d'entre elles, comme la création d'un corridor pour la traversée d'est en ouest de la vallée du Rhône, implique trois autres départements qui ne disposaient pas d'études. Nous étions donc suspendus à la publication d'une cartographie régionale », reconnaît Jean-François Noblet, conseiller technique environnement du département. Les réseaux écologiques, ou trames vertes et bleues (TVB), ont vocation à assurer la continuité des espèces, faunistiques et floristiques, en maintenant ou en restaurant leur lien et en joignant des zones noyaux par des corridors. La nature ne connaissant pas de frontières administratives, la cohérence des études réalisées est primordiale. Les Régions pionnières l'ont bien compris. En Alsace, une expérimentation de trame verte a été menée entre 2003 et 2006 dans la plaine et le piémont pour créer 100 ha de corridors. Cartographie, soutien financier de projets locaux (de 40 à 80 %), dispositifs spécifiques d'aide aux agriculteurs, la dynamique a été étendue aux Vosges en 2007. « Dans le comité de pilotage, nous avions convié les deux autres Régions vosgiennes, Franche-Comté et Lorraine, pour tenir compte des connaissances et des enjeux interrégionaux, mais également pour impliquer nos voisins », explique Christian Dronneau, chargé des milieux naturels et de la biodiversité à la Région. Et ça a marché ! La Lorraine boucle actuellement sa politique en matière de trame verte sur les bases d'une cartographie harmonisée avec celle de l'Alsace sur la crête des Vosges. « En 2004, nous avons également lancé un partenariat avec le Bade-Wurtemberg, en Allemagne, pour créer un corridor transfrontalier », précise le responsable alsacien. Dans le même ordre d'idée, Rhône-Alpes et ses voisines de l'arc alpin, régions italiennes et Paca, se sont mises autour de la table pour réfléchir ensemble à tisser une trame à l'échelle de l'eurorégion. Et l'Ile-de-France, qui a formalisé en 2007 sa stratégie en matière de biodiversité, y a intégré un plan d'actions sur les continuités écologiques avec un groupe de travail régional et un autre réunissant huit Régions du bassin parisien et la Fédération des parcs naturels régionaux. Son but, établir un schéma interrégional des continuités. Mais les Régions ne délaissent pas pour autant l'échelon local. « Aujourd'hui, il faut dynamiser notre politique. Nous allons organiser un forum sur la trame verte au printemps pour réunir nos partenaires locaux et les aménageurs, et tenter de faire avancer la réflexion sur les moyens d'intégrer la trame dans la planification de l'urbanisme, notamment dans les schémas de cohérence territoriale (Scot). » Le Nord-Pas-de-Calais, qui s'est emparé du concept dans les années 1990, cherche aujourd'hui à décliner à l'échelle des Scot son schéma régional d'orientation TVB validé en 2007, un document de prospective sur vingt ans pour intégrer la trame dans l'aménagement et le développement du territoire. Avec près de 100 dossiers à instruire dans le cadre d'appels à projets sur les zones humides et les corridors boisés, la Région se veut moteur. Mais Emmanuel Cau, vice-président à l'environnement, constate qu'à ce stade, « des outils réglementaires manquent encore pour la mise en oeuvre concrète de la trame. Il est urgent de créer un droit d'opposabilité régional ». Car si les Régions peuvent inciter les collectivités à inscrire la trame dans leurs documents d'urbanisme, elles n'ont aucune arme juridique pour leur imposer. Même les chartes des PNR qui inscrivent depuis un an les corridors dans leur révision - c'est déjà le cas pour 22 d'entre elles - n'ont pas de caractère opposable. Les outils contractuels, le dialogue et le pouvoir de conviction suffiront-ils pour motiver les acteurs locaux ? « Si on ne propose pas d'outils de gestion concrets aux collectivités et aux agriculteurs, la trame verte et bleue nationale sera un échec. Il y a donc un véritable enjeu de traduction locale, enjeu que ne relève pas dans sa forme actuelle le projet de loi Grenelle 2 », analyse Christophe Aubel, directeur de la ligue Roc et responsable du pôle nature à FNE. Réuni jusqu'à la fin de l'année, le comité opérationnel Trame verte et bleue issu du Grenelle élabore un document de cadrage national fixé en principe en juin par la loi et qui instaurera d'ici à 2012 des schémas régionaux de cohérence écologique. Une orientation qui va donc officialiser la maîtrise d'oeuvre des Régions sans toutefois les doter d'un réel pouvoir coercitif en matière d'urbanisme. Pour assurer la cohérence nationale du réseau, les cartographies régionales devront en outre intégrer une liste d'espèces déterminantes trame verte et bleue - menacées et ordinaires - dressée par le Muséum national d'histoire naturelle et le conseil scientifique régional du patrimoine naturel. Alors que les Régions les plus avancées ont plutôt privilégié une approche par l'écologie du paysage - avec des cartes livrées à échelles variées - ne risquent-elles pas de se retrouver freinées par la méthode officielle ? « Non, car nous nous sommes inspirés de leurs expériences, rassure Michel Deshayes, chercheur au Cemagref et responsable au Comop de la coordination et de la rédaction du document-cadre. Il n'y aura donc pas de gros décalage entre les méthodes. Et les révisions prévues tous les six ans leur permettront de faire les quelques ajustements nécessaires au respect des critères de cohérence nationale. La trame a de toute façon vocation à être enrichie dans le temps. »
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