Il n'y a pas une, mais des polices de l'environnement. Une tren taine en tout, qu'un rapport de l'administration fraîchement remis aux ministres de l'Éco logie, de la Justice, de l'Intérieur et de l'Agriculture décrypte, après un an et demi de tra vail. Alors que la loi Biodiver sité actuellement discutée au Parlement prévoit la création d'une Agence française de la biodiversité ( AFB) regrou pant ces missions de police, le rapport de 160 pages rappelle l'attachement de ces services de police administrative à leur autonomie. Le millefeuille de régimes est donc « difficilement simplifiable à court terme », notent les rapporteurs. Mais un meilleur pilotage opérationnel des services et plus d'efficacité sont possibles, en particulier au niveau départemental. Dans les services déconcentrés, la mis sion pointe « un nombre limité d'agents possédant des compétences dans ces domaines ». Les polices de la nature sont prin cipalement mises en œuvre par des agents assermentés des éta blissements publics : ONCFS, parcs nationaux et régionaux, réserves naturelles. Mais, en dehors des espaces protégés, « elles demeurent trop souvent une police de la chasse », au poids écrasant. La mission pré conise donc d'ouvrir le champ des domaines de contrôle, par exemple pour vérifier le res pect des mesures compensa toires prescrites dans le cadre de dérogations officielles sur les espèces protégées. Autres points défaillants : le respect peu surveillé des arrêtés préfec toraux de protection de biotope ou celui des sites Natura 2000. La police de l'eau est enfin la plus critiquée. À la demande des pouvoirs publics, un groupe national prépare une doctrine visant à dépasser les conflits récurrents liés aux règles d'identification des cours d'eau et à leur entretien. MB