Devenir une ville refuge pour les pollinisateurs, l'ambition est louable, mais comment y parvenir ? En multipliant les nouvelles implantations de ruchers d’ici 2020, vise la municipalité parisienne. Elle en compterait actuellement près de 700 dont 200 non déclarés en préfecture. Une centaine sont implantés sur des bâtiments municipaux gérés par des associations ou des apiculteurs dans le cadre de conventions d'occupation du domaine public.Depuis peu émerge même un nouveau métier, apiculteur urbain. Apiterra, qui exploite 300 ruchers à Paris, rafle ainsi les contrats et envoie ses apiculteurs au contact du personnel des entreprises ou des collectivités, ce qui exige de la réactivité et un sens poussé de l'animation et de la pédagogie. « L'intérêt n'est pas tant de produire du miel, d'ailleurs excellent en ville, que de sensibiliser à la biodiversité, sans pour autant radicaliser son discours et le réduire à une plaidoirie antiphyto », nous confiait il y a deux ans Ronan de Kervénoaël, apiculteur chez Apiterra.Créer une marque et une miellerieLa ville de Paris en a bien conscience et, pour augmenter le nombre de ruchers et la production de nectar, elle compte s'appuyer sur le savoir-faire des professionnels du miel. Qui lui rappelleront sans doute - conseil utile étant donné qu'elle cherche de nouveaux lieux pour installer des ruches - qu'en zone urbaine, les abeilles aiment les friches et terrains calmes, par exemple d'anciennes voies ferrées. Au delà de la vitalité des colonies, le but est d'instaurer un environnement favorable aux abeilles, à travers le choix des essences d’arbres, de fleurs lors des plantations, ainsi que l'installation d'abris ou autres hôtels à insectes. Pour lutter contre le frelon asiatique, un réseau de « veilleurs » a été mis en place. Enfin, le but est de créer une marque Miel de Paris et d'ouvrir une miellerie collective pour favoriser cette production locale.Morgan Boëdec