Le groupe Auchan maintient son projet de centre commercial et ludique XXL qu'il a prévu d'ouvrir en 2024 sur les terres agricoles du triangle de Gonesse, au nord de Paris. « Nous avons pris la décision de poursuivre la mise en œuvre du projet Europacity. Nous prendrons bien sûr acte de la richesse des points de vue, favorables ou non, qui se sont exprimés. Nous avons déjà commencé à travailler pour le faire évoluer, que ce soit en termes d'offre commerciale, d'insertion dans son environnement et son territoire ou de modalité d'association de toutes les partes prenantes », a ainsi annoncé ce lundi 12 septembre Christophe Dalstein, directeur général d'Alliages & Territoires, filiale d'Immochan, la branche immobilière du groupe.L'annonce a été faite, à peine révélées les conclusions du débat public qui s'est déroulé du 15 mars au 13 juillet dernier . Un peu vite au goût de Christian Collin, président de Val-de-Marne Environnement. « Cela signifie que la décision était déjà prise. Il aurait été plus opportun selon moi d'attendre quelques jours... », commente le représentant de FNE Île-de-France, association opposée à ce projet qu'elle juge aux antipodes des objectifs de la Cop21 et « qui ne répond pas aux enjeux de la métropole ».3,1 milliards d'euros d'investissement, 31 millions de visites annuelles, 230 000 m² de commerces, 150 000 m² de loisirs (dont un parc à neige !), 50 000 m² d'espaces culturels, un parc urbain de 10 hectares,  cette « nouvelle destination des loisirs du Grand Paris », comme aime à le désigner le maître d'ouvrage, frappe par son gigantisme et divise des partisans et des opposants aux points de vues difficilement réconciliables. Projet anachronique à l'empreinte environnementale démesurée pour les uns, opportunité économique de premier plan pour les autres… « Les 70 heures de débats ont rassemblé prés de 2 000 participants et ont donné lieu à 156 avis et 96 points de vue. Le rythme a été soutenu et la fréquentation inégale. La question de l'emploi et des qualifications a été au cœur du débat. Les aspects environnementaux, très techniques, ont moins mobilisés. Mais, de l'accessibilité à l'offre culturelle, en passant par la question énergétique, de nombreux points méritent d'être approfondis », remarque Claude Brevan, présidente de la Commission particulière qui a mené les débats.Alliages & Territoires a maintenant trois mois pour présenter son projet remanié. « La réussite de ce projet dépendra de la capacité du maître d'ouvrage a intégrer les éléments clés de ce débat. Et de l'instauration d'un meilleur climat de confiance impliquant la prise d'engagements précis sur le front  de l'emploi, de la participation des entreprises locales au chantier, de l'accessibilité du complexe aux populations défavorisées ou encore de l'optimisation de la desserte en transports en commun », conclut Christian Leyrit, président de la Commission nationale du débat public. Fabian TubianaRetrouvez prochainement une enquête complète de la rédaction sur le sujet.