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BIODIVERSITÉ

La fécondité des poissons-clowns est impactée par le blanchissement des anémones de mer

PUBLIÉ LE 11 OCTOBRE 2017
E.G
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La fécondité des poissons-clowns est impactée par le blanchissement des anémones de mer
Une étude menée par des chercheurs du Centre de recherches insulaires et l’observatoire de l’environnement (CNRS/EPHE/Université de Perpignan Via Domitia) en Polynésie française, révèle que le blanchissement des anémones, dû au réchauffement de l’eau, a des conséquences sur les populations de poissons-clowns.

En conséquence du réchauffement climatique, les anémones de mer subissent le même sort que les coraux : elles blanchissent. Une conséquence qui a aussi des retombées sur la faune marine et notamment les poissons-clowns, dont la fécondité se voit affaiblie. Ce sont les conclusions d’une étude menée pendant 14 mois en Polynésie française par des chercheurs du Centre de recherches insulaires et l’observatoire de l’environnement (CNRS/EPHE/Université de Perpignan Via Domitia), et publiée mardi 10 octobre sur la revue Nature Communications.

Pendant plus d’un an, l’équipe de chercheurs et étudiants ont suivi treize couples de poissons-clowns ainsi que leurs « anémones hôtes », dans les récifs coralliens de l’île de Moorea. « Ce suivi s’est déroulé avant, pendant et après l’évènement El Niño qui, au cours de l’année 2016, a provoqué un réchauffement de l’océan Pacifique et un blanchissement des coraux à l’échelle mondiale », précise le Centre national de recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué. En mars 2016, la température de l’eau dans le lagon de Moorea a en effet surpassé son record historique et a atteint jusqu’à 29,3°C.

Hausse du stress et de la mortalité des œufs 

Au cours de ce suivi et de cet épisode de réchauffement, la moitié des anémones observées ont blanchi et perdu leurs microalgues. « A l’instar des coraux, les anémones de mer sont des animaux vivant en symbiose avec une algue microscopique, qui leur donne leur couleur, et en association avec certaines espèces de poissons », expliquent les chercheurs. Ainsi, les anémones servent d’abri pour les poissons-clowns qui vont pondre leurs œufs à leurs pieds. Chez les poissons-clowns associés aux anémones blanchies, les chercheurs ont constaté une baisse de 73 % d’œufs viables, alors qu’aucun changement n’a été relevé chez les poissons abrités dans des anémones non blanchies. En cause : la forte augmentation des taux de cortisol – hormone du stress – dans le sang des poissons-clowns abrités dans les anémones blanchies. Leur sang témoigne également d’« une baisse importante des concentrations en hormones sexuelles – les équivalents de la testostérone et de l’œstradiol », expliquent les chercheurs.

« Ainsi, le blanchissement des anémones provoque un stress qui diminue les taux d’hormones sexuelles et donc la fécondité des poissons. Ces liens, déjà établis dans des expériences de laboratoire, sont confirmés pour la première fois dans des conditions naturelles chez des poissons », concluent les scientifiques. « Heureusement, la mortalité des œufs des poissons-clowns revient à son taux d’avant le blanchissement, dès que les anémones reprennent des couleurs » et que les températures reviennent à la normale, soulignent les chercheurs dans leur rapport. Un suivi sur les mêmes poissons sera à nouveau assuré lors du prochain épisode El Niño, afin d’analyser la réaction des poissons-clowns face à un nouvel épisode de réchauffement : le fait d’avoir subi un premier stress leur permet-il de mieux s’acclimater à un second, ou au contraire, les fragilise ? Par ailleurs, les scientifiques se demandent quelle serait la situation en cas de réchauffement plus intense ou plus long.

51 espèces de poissons concernées 

Ces conclusions inquiètent les chercheurs, qui rappellent dans leur rapport qu’au moins 51 espèces de poissons vivent en symbiose avec des anémones dans le monde. En Polynésie française, 12 % des espèces de poissons, soit 56 espèces sur 464 recensées, « dépendent directement, que ce soit pour la nourriture ou l’habitat, d’organismes capables de blanchir (anémones et coraux) », relèvent les scientifiques. Du fait de ces réactions en cascade, le CNRS souligne qu’ « en cas de blanchissement prolongé, comme celui de la Grande barrière de corail australienne en 2016 et 2017, c’est le renouvellement de toutes ces populations qui pourrait être affecté, et avec lui la stabilité des écosystèmes. »
Crédit : Suzanne C. Mills
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