Pendant la crise sanitaire du Covid-19 et le confinement qu’elle impose, Environnement-magazine.fr propose aux professionnels de partager leur organisation. Journée type ? Quelle organisation au travail ? Comment entrevoir l’après-crise ? Isabelle Autissier, présidente du WWF France, nous explique son quotidien.

Quelle est votre journée type en confinement ?

Pas vraiment de journée type. Mais journée de travail “normal”, avec selon les urgences : WWF ; CESE ; écriture ; réponses aux médias et sollicitations diverses, gestion de ma société. Comme je n’ai plus à faire de longs déplacements car je bougeais beaucoup, le temps récupéré est investi à cultiver mes légumes, bricoler dans la maison, échanger au téléphone et par mail mail avec mes proches et jouer de la flûte.

Comment adaptez-vous votre activité professionnelle à cette situation inédite ? 

Mon activité professionnelle consistant en conférences, elle est tombée à zéro. Je gère juste les reports et annulations. Mon activité de conseillère du CESE a repris par zoom. Le WWF, c’est du bénévolat, comme d’habitude. Par contre j’ai du temps pour me remettre à écrire. Tout est quasiment fait en télétravail et téléphone.

Quels seront, selon vous, les impacts de l’épidémie sur votre association ? 

Pour moi personnellement ça ne changera pas grand chose. J’espère avoir à nouveau des conférences à faire à la sortie. Pour le WWF, cela réoriente en partie notre activité en mettant l’accent sur “le jour d’après”. C’est à dire le virage qu’il faut impérativement faire en relançant l’économie tout en assurant l’indispensable transition écologique et climatique. Sinon, nous lègueront à nos enfants des dettes financières et environnementales, dans une société qui sera de plus en plus en crise.

Quelle est la première chose que vous ferez une fois le confinement terminé ? 

Voir ma famille et mes amis.

Selon vous, à quoi ressemblera l’après Covid-19 ?
 
Une société très déboussolée. Après avoir cru l’espèce humaine toute puissante, nous découvrons qu’elle est très fragile et dépendante. La sortie se fera sur fond de crise sociale et économique, mais plus nous aurons avancé pendant le confinement sur un changement de modèle, nouvelles solidarité, plus la confiance reviendra vite. Ce qu’il ne faut surtout pas, c’est se précipiter pour revenir au monde d’avant. Même si la tentation pourra être forte pour des individus ou des entreprises. Cela en ferait que créer les conditions de crises sans doute pire, mais cette période de transition peut être aussi un magnifique moment d’innovations et de créations d’une société différente. Un moment passionnant et enthousiasmant pour la jeunesse ... et les moins jeunes aussi !