La moitié de la superficie mondiale des mangroves a disparue. Il est recommandé de les restaurer et les préserver. Crédits : Pexels/Pixabay
Érosion de la biodiversité, montée des eaux, ou encore disparition des espèces... les changements climatiques s’intensifient et menacent la nature. Dans un contexte marqué par le cri d’alerte du GIEC, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), rassemble du vendredi 03 jusqu’au 11 septembre à Marseille les gouvernements et ONG au Congrès mondial de la nature.
« Faire la paix avec la nature sera la grande œuvre du XXIe siècle », a déclaré António Guterres, secrétaire général des Nations unies. Pour passer des paroles à l’action, les gouvernements, peuples autochtones, et ONG du monde entier se réuniront pendant neuf jours (03 au 11septembre) afin de définir des recommandations politiques et les contours d’une nouvelle relation avec le vivant.
Ce Congrès mondial de la nature accueillera les 128 nouvelles recommandations élaborées par les 1000 organisations membres de l’UICN, incluant des ONG, des États et des agences gouvernementales. Nouveauté cette année, le Congrès reconnaît pleinement le rôle des organisations des peuples autochtones membres dans la protection de la nature et pourront désormais voter.
Les recommandations sélectionnées portent sur huit enjeux pour la biodiversité :
– Les espèces menacées ; – Les écosystèmes (Forêts, Océan et littoraux) ; – Les aires protégées ; – Les Solutions fondées sur la Nature pour lutter contre le changement climatique ; – La biodiversité en outre-mer ; – La déforestation importée ; – L’artificialisation des sols ; – Les alternatives aux pesticides.
19 recommandations françaises
109 recommandations sur les 128 ont été votées et retenues en octobre 2020, dont 14 des 18 recommandations issues des travaux du Comité français. Le président du comité national Sébastien Moncorps les a détaillées dans un communiqué : « Comme pour les autres recommandations, on peut les classer en 3 grands ensembles : celles demandant un renforcement d’actions sur des espèces et des écosystèmes particuliers, celles soutenant des politiques et des stratégies environnementales plus ambitieuses, et celles requérant une lutte plus importante contre des pressions pesant sur la biodiversité ».
L’attention du Comité français s’est particulièrement portée sur l’habitat des grands singes. Cette espèce nécessite l’implication d’acteurs locaux et d’États pour les protéger du trafic illégal. Ensuite, les membres français ont abordé la menace de disparition qui pèse sur les mangroves, dont la moitié de la superficie mondiale a disparue, devront être préservées et restaurées. De même pour les populations de poissons herbivores présentes dans les communautés coralliennes, qui feront l’objet d’une reconstitution à travers une gestion durable des zones de pêche.
Cette réunion à Marseille sera ainsi l’occasion de débattre et de voter les 19 recommandations restantes, parmi lesquelles 4 sont issues des membres français. Une fois votées, celles-ci devraient contribuer à définir les objectifs pour la protection de la biodiversité à l’horizon 2030. Ils seront établis à la COP15 dédiée à la biodiversité à Kunming en Chine prévue en avril 2022.
Vers 30 % des aires protégés
Réunis en Chine, les 196 États adopteront un nouveau plan d’action pour la biodiversité de la prochaine décennie à l’échelle mondiale. L’un des principaux objectifs qui sera en discussion lors de la COP15, qui sera celle du bilan et du réengagement, porte sur la protection de 30 % des aires terrestres et maritimes dans le monde d’ici 2030. C’est « un défi de taille puisque seuls 17 % des terres et des mers à l’échelle du globe sont sous protection aujourd’hui », précise la fondation Hulot.
D’autres points seront abordés lors de cette COP15, parmi-eux : la protection des espèces autochtones et la réduction du taux d’introduction d’espèces envahissantes ; la diminution des pollutions engendrées par les pesticides ; la lutte contre la pollution plastique.
Par ailleurs, la dynamique impulsée à Marseille pour la biodiversité pourra être utile pour la COP26 prévue en novembre prochain à Glasgow. Les Etats sont attendus cette fois-ci pour renforcer leurs engagements afin de respecter l’Accord de Paris sur le Climat.