Le Parc naturel régional du Haut-Languedoc dipose déjà de 215 éoliennes en activité. Crédit : Parc Haut-Languedoc
Le Parc naturel régional du Haut-Languedoc a engagé un recours hiérarchique contre deux décisions prises par le préfet de l’Hérault autorisant l’implantation de nouvelles éoliennes. Ces projets mettent en danger l’habitat de nombreuses espèces protégées dont l’aigle de Bonelli.
Soutenu par la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, le Parc naturel régional du Haut-Languedoc a déposé ce mardi 02 mars un recours hiérarchique contre les arrêtés du préfet de l’Hérault autorisant l’exploitation de neuf nouvelles éoliennes sur la commune de Dio-et-Valquières (Hérault). En cause, leur implantation dans une « zone d’exclusion » qui abrite des espèces protégées.
Situé sur les départements du Tarn et de l’Hérault, le Parc naturel régional du Haut-Languedoc s’est engagé en 2012 « à encadrer le développement des éoliennes à l’occasion du renouvellement de sa charte ». De ce fait, le parc a fixé un nombre maximal de 300 éoliennes et a établi un « zonage précis » dédié à la préservation des sites les plus fragiles.
Le parc « prend toute sa part dans le déploiement des énergies renouvelable sur la région Occitanie » avec l’installation de 215 éoliennes en activité et « 77 autorisées », qui s’ajoutent aux barrages hydroélectriques ainsi qu’aux projets de biomasse.
Des autorisations qui fragilisent la charte du Parc
Or, deux nouveaux projets portés par les sociétés RES et Volkswind ont été autorisés. Ces derniers « entendent s’affranchir des engagements pris dans la charte du Parc », fait savoir la Fédération des Parcs naturels régionaux de France dans un communiqué. Les neuf éoliennes supplémentaires seraient ainsi situées « en zone d’exclusion » prévue dans la charte du parc. Dans cette zone réside de nombreuses espèces protégées, dont l’aigle de Bonelli, rapace « rare » et « menacé ».
« Avec cette autorisation, les chartes qui conditionnent l’existence des Parcs naturels régionaux se trouvent fragilisées », alerte Michaël Weber, président de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, dans un communiqué. Le Parc mène désormais un recours hiérarchique auprès de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili et appelle « l’État et la ministre de la Transition Écologique à tout mettre en œuvre pour garantir la portée des chartes et le prestige du classement des Parcs. C’est un message de clarté qui est attendu par l’ensemble du réseau des Parcs naturels régionaux de France ».