Le flou s'estompe. Longtemps, les éco-entreprises ont manqué de visibilité pour financer leur développement et leurs innovations, mais l'association Pexe pourrait y remédier. À l'occasion de son forum national, organisé le 3 avril à Paris, elle publie en effet un guide des financements des éco-entreprises. « Il répond à une double demande. D'une part, pouvoir identifier rapidement les bons guichets publics. D'autre part, disposer d'un panorama des acteurs privés », présente Guillaume Ayné, chef de projet Structuration de filière au Pexe. Fonds généralistes, spécialisés ou régionaux, banques, « business angels » ou encore programmes européens : le Pexe a identifié plusieurs dizaines d'acteurs et dispositifs de financement. Une majorité a été qualifiée sous forme de fiches d'identité. « De quels montants et de quelles natures sont leurs interventions ? Quels secteurs ciblent-ils ? Notre enjeu était d'offrir des informations immédiatement utilisables », insiste Guillaume Ayné.
L'initiative était indispensable. Il y a un an déjà, dans son mensuel d'avril 2013, Environnement Magazine publiait une enquête sur l'accès à l'innovation des PME des filières vertes. « Les fonds sont là, mais il faut réussir à orienter les PME dans leur direction », diagnostiquait alors Alain Griot, président du groupe de travail innovation au Comité stratégique de filière éco-industries (Coséi). Un certain nombre d'outils avait été créé pour favoriser les collaborations publiques privées et financer les éco-innovations. Mais plusieurs lacunes, confirmées depuis par le travail du Pexe, persistaient. « Il y a globalement en France une méconnaissance des sources de financement européennes », observe par exemple Guillaume Ayné. En comparaison à l'Allemagne ou aux États-Unis, la France possède un nombre restreint de financeurs, et ils sont de taille modeste. Depuis le boom des renouvelables en 2007 et 2008, un écrémage semble avoir eu lieu. Cela dit, dans le même temps, les secteurs couverts se sont diversifiés. Certaines thématiques montent en puissance (réseaux intelligents, efficacité énergétique, mobilité). D'autres, plus matures, connaissent un renouveau (eau, déchets). Et l'État assume son rôle de soutien aux éco-innovations, notamment à travers les Investissements d'avenir et le Fonds unique interministériel. Le financement des éco-entreprises n'en est donc certainement qu'à ses prémisses. Il est d'ailleurs déjà prévu de réactualiser le guide du Pexe. Les contributions seront les bienvenues !