Les industriels sont de plus en plus sensibles aux charmes des jeunes entreprises des « cleantechs ». À l'image de Schneider Electric, Alstom et Solvay au sein du fonds Aster Capital, d'EDF avec Electranova, ou de Total avec son fonds de capital-risque maison, Air liquide multiplie les prises de participations dans des entreprises en phase de décollage. Sa filiale Aliad, Air liquide investissements d'avenir et de démonstration, vient ainsi, coup sur coup, de prendre une place au tour de table de trois startup : Mc Phy Energy, Solumix et Xylowatt. Ces trois opérations portent à huit le nombre de participations constituées par Aliad en un an et demi d'existence. Ce portefeuille varié doit permettre au spécialiste des gaz industriels de répartir les risques et d'accroître ses chances d'accompagnement d'une technologie de rupture. Les sociétés soutenues sont présentes, comme McPhy dans l'hydrogène ou Xylowatt dans la production de gaz de synthèse, sur des domaines proches de ceux d'Air liquide. Mais certaines d'entre elles évoluent aussi dans des activités plus périphériques. C'est notamment le cas de Solumix, qui développe un matériau de construction isolant à base de matières premières naturelles. Une façon pour Air liquide « de valoriser les brevets développés par la recherche et développement du groupe dans le domaine des matériaux poreux ». Les secteurs visés sont « la transition énergétique, la gestion des ressources naturelles, les technologies de la santé, le numérique, l'électronique et l'informatique ». Au total, depuis la mi-2012, Aliad a été doté par Air liquide de 25 millions d'euros de capital. Avec un objectif : investir dans une quinzaine de jeunes pousses, à chaque fois de façon minoritaire. La structure est située dans les mêmes locaux que l'i-Lab, le laboratoire des « nouvelles idées » du groupe. En structurant ce portefeuille, Aliad souhaite mettre en place des accords de R & D ou des partenariats industriels entre ces entreprises et les entités du groupe.